Comment se reconstruire après un viol qu’on a enfoui et refoulé durant de nombreuses années? Adélaïde Bon explore cette question dans son premier livre, La petite fille sur la banquise, paru chez Grasset le 14 mars (voir LH 1163, p. 51) et qui fait son entrée en 10e position de notre classement des meilleures ventes d’essais. L’auteure, victime d’un viol à l’âge de 9 ans, y fait le récit du long chemin qu’elle a parcouru pour comprendre et mettre les mots sur ce qui lui était arrivé. Surtout, elle décortique crûment et sans pathos les mécanismes de la mémoire traumatique, la violence de ces symptômes qu’elle appelle "méduses" et qui l’assaillent régulièrement, sans crier gare, la laissant à vif.

A l’heure où la parole des femmes victimes de violences sexuelles se libère, ce témoignage séduit par sa portée politique et ses qualités littéraires. Invitée du "Magazine de la santé" et de "La grande librairie" la semaine dernière, Adélaïde Bon devait être, jeudi 29 mars, sur le plateau de "C à vous". L’ouvrage a été tiré à 30 000 exemplaires au total avec deux réimpressions. Des droits de traduction ont été vendus en Allemagne (Hanser), au Royaume-Uni (MacLehose Press), aux Etats-Unis (Europa), en Espagne (Anagrama), Italie (Edizioni E/O) et République tchèque (No Limit). Pauline Leduc

30.03 2018

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