Deux témoignages de jeunes filles yézidies, enlevées, torturées, violées et séquestrées par les djihadistes de Daech, percent simultanément en librairie. Esclave de Daech de Jinan Badel, écrit avec Thierry Oberlé, grand reporter au Figaro, est paru le 2 septembre chez Fayard avec un premier tirage de 17 000 exemplaires. Réimprimé à 7 000, il pointe au 16e rang des meilleures ventes d’essais. Au 17e, Ils nous traitaient comme des bêtes de Sara, écrit avec Célia Mercier, a été publié à 13 000 le 26 août. Flammarion l’a réimprimé à 5 000.

Dans les médias, ces deux titres se retrouvent en concurrence. Les deux auteures sont venues en France mais n’ont pas eu de promotion commune. Elles sont, il est vrai, différentes. Alors que Sara porte un voile et des lunettes noires, Jinan témoigne à visage découvert et a rencontré le président de la République, François Hollande. Mais toutes deux racontent la même histoire : la torture pour les contraindre à se convertir à l’islam, le viol et les violences faites aux femmes comme arme de guerre. Elles dévoilent ainsi une réalité insupportable, obligeant les politiques à réagir, d’autant qu’elles pointent en plein débat sur l’accueil des réfugiés en Europe les raisons impérieuses de la fuite de ces derniers. Claude Combet

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