Il a été élu le 7 juillet président de Liber, association de 450 bibliothèques de recherche européennes. Julien Roche, 47 ans, a maintenant quatre ans pour travailler sur la lutte des bibliothèques contre les infox, la science ouverte, la mise en avant de la pluralité d’opinions dans les collections ou les nouvelles gestions des données sur le cloud, par exemple.
Des sujets pointus, à l’image du sujet de sa thèse présentée en 2001 à la prestigieuse Ecole nationale des chartes : L'Eglise cathare du Carcassès (1167-début du XIVe siècle). L’archiviste paléographe originaire de Saint-Etienne obtiendra l’année suivante le diplôme de conservateur de bibliothèques. « J’avais envie d’un métier où l’on est en contact avec le public, qui ne m'enferme dans une activité monotâche, et qui allie à la fois héritage culturel et modernité des services. Bibliothécaire cochait toutes les cases, un métier qui fait sens, utile à la société — qui nous le rend bien, en termes de capital sympathie », raconte-t-il.
Université de Lille
Après un premier poste en tant que responsable du Service commun de documentation de l'IUFM Nord Pas-de-Calais, il intègre la faculté de sciences de Lille pour y mener, entre autres, le projet Lilliad, qui rassemble bibliothèque, centre d’expérimentations scientifiques et pôle événementiel. Ouverte en 2016, elle se présente comme « la bibliothèque universitaire du futur ».
En 2010, il étend sa vision au-delà de l’échelle nationale, en entrant au conseil d’administration de la Ligue européenne des Bibliothèques de Recherche (Liber). « L’univers de l’enseignement supérieur et de la recherche est aujourd’hui internationalisé. Il faut donc que les bibliothèques placent leur action à cette échelle », justifie-t-il.
Vice-présidence de Liber
En 2018, la même année de son accession à la direction des BU de Lille, la future élue à la présidence de Liber, Jeannette Frey, lui demande de travailler à ses côtés en tant que vice-président. Aujourd’hui, à son tour de prendre les commandes.
Le premier axe de sa feuille de route : « Comment faire en sorte que les bibliothèques soient des lieux, des équipements, des institutions de confiance dans et pour la société. Cela passe pour nous par la lutte contre la désinformation, la diffusion large des savoirs auprès des publics, ou encore par le renforcement du dialogue science-société, à travers notamment la science citoyenne et participative », décrit-il.
Il s’agit également de promouvoir l’open access, les bibliothèques « jouant souvent un rôle d'instruction auprès du politique, puis de coordination des acteurs » sur le sujet. A lui de coordonner le tout.