Dévolu à la littérature étrangère, le magazine Books lance une maison d'édition visant à informer le lectorat français "sur ce qui se publie en dehors de nos frontières". Au programme du premier office, on trouve Entre les arbres de Gyrdir Eliasson, qui a obtenu le grand prix de Littérature du Conseil nordique en 2011, et La fin des punks à Helsinki de Jaroslav Rudis. Ce dernier a été tour à tour professeur, DJ, agent publicitaire et journaliste. L'adaptation cinématographique de sa bande dessinée Aloïs Nebel est visible sur les écrans français depuis le mois de mars.

Le livre que propose Books éditions démarre avec un homme qui a arrêté de fumer et le regrette. L'homme marche sur une route bordée d'arbres centenaires, croise des cyclistes et une couleuvre. Puis voici qu'apparaît Ole. Il tient un bar fumeur avec des tables en Formica, Le Helsinki, et a décidé de tirer un trait sur les femmes. Monsieur ne veut plus se compliquer la vie, il se sent mieux quand il est seul. Ole avale des pilules "contre la mort". Il a un colocataire, le Praguois, et une fille presque majeure qu'il voit rarement.

Ensuite, le lecteur fait connaissance avec Nancy. Une lycéenne de 17 ans qui habite en Allemagne de l'Est, après la catastrophe de Tchernobyl, avec sa mère et son frère jumeau inscrit aux jeunesses communistes et grand lecteur du catalogue Quelle. Nancy est fan des Sex Pistols, comme son petit ami Helmut dont elle a peur d'être "en cloque". Les Sex Pistols, c'est aussi le nom du groupe qu'avait fondé Ole au temps de sa jeunesse avec son copain Frank. Lorsqu'ils écoutaient sur des cassettes les Ramones, The Damned, DAF ou Die Toten Hosen dont ils n'auraient raté pour rien au monde un concert.

Par petites touches, avec des allers et retours entre ses personnages, Rudis raconte l'ennui, les espoirs limés par le quotidien. Il montre un monde qui a changé, mais au fond pas tant que ça.