Connue pour ses succès en fantasy ou ses biographies consacrées aux têtes couronnées de France, Pygmalion s’offre cette année pour ses 40 ans un lifting complet sous la direction de Florence Lottin. Cette trentenaire a pris, il y a six mois, les rênes éditoriales de la maison de Flammarion à la suite du départ en retraite de Charles Dupêchez. Son arrivée, après onze années passées chez J’ai lu où elle s’occupait dernièrement du développement de la non-fiction, de l’imaginaire et de la romance, marque l’avènement de ce qu’elle nomme "le nouveau Pygmalion".
"L’ADN de la maison c’est l’audace et, en cela, nous restons dans la continuité. Mais pour le reste, nous allons nous recentrer sur quelque chose qui me tient à cœur : une littérature d’aujourd’hui, accessible, légère et qui table clairement sur le feel-good", explique Florence Lottin. Les biographies historiques et la fantasy, qui représentaient l’essentiel des collections, vont être mises entre parenthèses pour faire la part belle aux romans "qui frôlent le genre" - romances érotiques, comédies sociales, contes revisités - ainsi qu’aux essais et témoignages de vie. Néanmoins, Le trône de fer (George R. R. Martin) et L’assassin royal (Robin Hobb), sagas au succès planétaire éditées en France par Pygmalion, feront bien partie des nouveautés du programme de 2016, auquel 25 titres sont inscrits.
Si la petite maison - l’équipe est constituée de quatre personnes - veut continuer à proposer une "littérature populaire et de qualité", elle change radicalement de cœur de cible en visant un lectorat jeune (de 20 à 40 ans) et féminin. Une stratégie pensée en collaboration avec Flammarion, qui voit là l’occasion d’accueillir de nouveaux types de lecteurs. "J’ai conscience que ce repositionnement est un risque, mais seul un changement très flagrant permet de modifier une image et d’en imposer une nouvelle", estime Florence Lottin. Pour ce faire, Pygmalion vient de se doter d’un nouveau logo, plus épuré que le précédent, et lance ses propres pages Facebook et Twitter. Le premier ouvrage qui symbolise la nouvelle ligne, La mort est une femme comme les autres, comédie décalée de Marie Pavlenko, paraîtra le 7 octobre.
Pauline Leduc