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Lobbying et visibilité
“Il y a des parades à trouver face à Amazon, mais ce n’est pas sur la logistique, la gratuité du port, la livraison à domicile que l’on pourra regagner du terrain. D’abord, nous devons défendre notre présence en menant un travail de lobbying collectif, auprès des pouvoirs publics pour un respect des règles du jeu ; auprès des éditeurs pour avoir des conditions commerciales au moins équivalentes à celles d’Amazon ; et auprès des collectivités locales pour les marchés publics. Ensuite, il faut inventer, à l’échelle des territoires, des solutions pour assurer à nos clients une visibilité Internet de nos stocks. C’est ce que nous faisons avec Paris Librairies. On ne gagne pas un combat en s’attaquant aux points forts d’un adversaire. Amazon est excellent en logistique. Mais il n’est pas libraire. A nous de valoriser et d’améliorer la qualité, le conseil, le service et la valeur ajoutée qu’apporte la librairie." Xavier Moni, codirecteur de Comme un roman (Paris 3e), cofondateur de l’association Paris Librairies.

Faire connaître les sites de libraires
“Plutôt que boycotter Amazon, expliquons au public qu’il existe des sites de libraires français remarquables, parfaitement compétitifs (en matière de délais de livraison) et saluons leur travail de conseil (qui repose sur des choix réfléchis et non sur des algorithmes impersonnels). Soulignons qu’en fréquentant ces sites, extensions de librairies physiques, nous encourageons le commerce de proximité et la diversité. En bref, militons pour le clic citoyen et pas contre A ou Z." Héloïse d’Ormesson, éditrice.

Appel aux lecteurs
“Les sites des « vrais » libraires ne peuvent pas laisser l’excellence à Amazon. La disproportion de moyens n’est pas une excuse. Aux libraires de faire jouer leurs atouts : accueil, compétence, service, spécialisation, convivialité, etc. […] Les libraires de qualité ne réclament pas de subventions, c’est leur responsabilité d’équilibrer leurs comptes, mais pour cela, ils ont absolument besoin que leurs clients soient cohérents et fassent tous leurs achats chez eux. Ils ont même besoin que leurs clients soient leurs meilleurs recruteurs de nouveaux clients !" Jean-François Rod, président de La Procure, dans une tribune publiée par La Croix le 19 mars.

Repenser le fonctionnement de la filière
“Avec les éditeurs, il faut inventer des partenariats, un partage du financement des stocks, une collaboration sur la mise en avant de leur fonds de catalogue dans nos magasins. Mais certains éditeurs restent fermés à la discussion, considérant que leur rôle est uniquement d’éditer des livres, le nôtre, de les vendre. […] Les éditeurs sont face à un acteur monopolistique beaucoup plus gros qu’eux qui impose ses règles au marché. C’est pourquoi nous devons repenser le fonctionnement de l’ensemble de la filière, qui se trouve à un moment décisif de son histoire. Quand je rencontre les patrons de Samsung ou de Microsoft, ils n’ont qu’une préoccupation : favoriser la distribution de leurs produits dans les lieux de vente. […] Il faut que le monde de l’édition ait le même raisonnement." Alexandre Bompard, P-DG de la Fnac, dans un entretien à Paris-Match le 20 mars.

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