Récit/France 20 février Marie-Hélène Lafon

Cette fois, c'est Marie-Hélène Lafon qui se prête à l'exercice, imaginé par Fabrice Lardreau, des confidences concernant la montagne, suivies d'une anthologie de textes en rapport ou en écho, choisis et commentés par l'écrivain invité.

Marie-Hélène Lafon, comme la Claire de son roman Les pays, dont elle confie volontiers l'aspect autobiographique, « autofictionnel », est née dans le Cantal, en moyenne montagne, dans une ferme totalement isolée, coupée de tout, qu'elle dépeint comme une forteresse au milieu d'une île, noire forcément. « Un pays de fous », par rapport à « ceux d'en-bas ». Mais des racines que, en dépit de sa « montée » à Paris où elle a fini ses études, fait sa vie et enseigne les lettres classiques, elle ne couperait pour rien au monde : elle s'est achetée une maison à douze kilomètres de l'exploitation familiale, où vivent et travaillent encore ses parents et son frère. Pour elle, en tant qu'écrivaine, la montagne représente une « épure », et lui évite ce « trop de gras » qu'elle redoute par-dessus tout.

Ses auteurs de prédilection s'appellent Faulkner, Gracq ou Claude Simon, plus près de nous Annie Ernaux, Pierre Bergounioux (autre Auvergnat qu'elle aime et admire), Pierre Michon, ou encore le regretté Mathieu Riboulet, ou Luc Lang. A la fin, dans la partie anthologique, un texte de ce dernier, extrait d'Au commencement du septième jour, qui traite des Pyrénées. Mais, comme chantait Jean Ferrat, convoqué également, quelle qu'elle soit, « que la montagne est belle ».

Marie-Hélène Lafon
Le pays d’en haut - Entretiens avec Fabrice Lardreau
Arthaud
Tirage: 7 000 ex.
Prix: 13 euros ; 160 p.
ISBN: 9782081443839

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