Au printemps, plusieurs auteurs québécois devront choisir leur camp. Aller au Festival du livre de Paris, du 12 au 14 avril, pour représenter la délégation québécoise mise à l’honneur ou parader en local, à partir du 10 avril et pendant quatre jours, au Salon international du livre de Québec. Le choix est cornélien puisque les deux événements se déroulent en même temps.
Annoncées en novembre dernier, les dates du festival littéraire parisien ont ému les organisateurs du salon québécois. « C’est sûr que c’est une déception. Ce n’est pas la situation idéale », a confié Mélanie Pelletier, directrice générale de l’événement, auprès de Radio Canada. Celle-ci redoute notamment que les têtes d’affiches du Salon international de Québec ne s’envolent pour la capitale française. Et pour cause : 42 auteurs de la Belle province seront présents à Paris, aux côtés du ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.
Une simultanéité involontaire
Pour éviter que la situation ne se répète, la directrice s'assurera dorénavant que les dates du salon de Québec, parfois fixées avec dix ans d’avance par le Centre des congrès de Québec, sont bien connues de la direction du Festival du livre de Paris. Malgré tout, Mélanie Pelletier a affirmé se réjouir de voir la production littéraire québécoise obtenir une place de choix dans la programmation parisienne. Le coup de projecteur peut, d’après elle, « augmenter les ventes » de livres et révéler au grand public les talents de la Province. Le Québec continuera d'ailleurs de briller du 18 au 20 mai, lors de la 34ᵉ édition du festival Étonnants Voyageurs, à Saint-Malo.
De son côté, Jean-Baptiste Passé s’est dit, auprès de Livres Hebdo, « un peu peiné » par la « concomitance involontaire des deux événements ». « On joue un peu de malchance. Malheureusement, on a découvert la nouvelle assez tard, lors du Salon du livre de Montréal. Néanmoins, cela ne nous semblait pas être une raison suffisante pour annuler la mise à l’honneur du Québec à Paris, pour la première fois depuis 25 ans », a-t-il ajouté.
« C’est plutôt un marqueur d’une grande internationalisation de nos métiers »
Pour le directeur de l’événement parisien, ce type de situation est en partie dû à la densité du calendrier international des manifestations littéraires, qui avait déjà, en 2023, contraint les éditeurs à quitter la Foire de Londres pour se précipiter à Paris. « Mais on peut voir cela très positivement, rétorque-t-il, c’est plutôt un marqueur d’une grande internationalisation de nos métiers ».
Et la cadence des prochains salons littéraires promet d'être de nouveau effrénée. La Foire de Londres avait annoncé, en avril dernier, avancer ses dates pour éviter une trop forte contiguïté avec la Foire du livre jeunesse de Bologne, prévue du 8 au 11 avril. À la veille, donc, du Festival du livre de Paris et de celui de Québec.