18 décembre 2017. L’essayiste Raphaël Glucksmann, 38 ans, annonçait avec enthousiasme le lancement du premier numéro du
Nouveau Magazine littéraire (NML), nouvelle formule du mensuel
Magazine littéraire créé en 1966. Huit mois plus tard, il est remplacé à la direction par le journaliste Nicolas Domenach, a annoncé
Le Figaro, vendredi 24 août, information confirmée à
Livres Hebdo par le groupe Sophia Publications, propriétaire du mensuel.
A 68 ans, le journaliste, ancien directeur adjoint de la rédaction de
Marianne, journal qu’il a cofondé en 1997, est l’un des chroniqueurs politique de l’hebdomadaire
Challenges.
Raphaël Glucksmann, son remplaçant et le propriétaire du titre Claude Perdriel, directeur du groupe de presse Sophia Publications, évoquent les raisons de ce changement dans trois éditos publiés dans le
NML qui paraîtra mercredi 29 août.
Divergence "politique"
Cité en amont par
Le Figaro, l’éditorial de Raphaël Glucksmann mentionne des "
désaccords menant aujourd’hui au divorce avec l’actionnaire majoritaire". Ce dernier lui aurait reproché une ligne éditoriale anti-Macron trop affirmée. L'ancien directeur explique pourtant qu'"
il ne fut jamais question pour nous de faire un magazine pro ou anti-Macron. Comme vous avez pu le noter en nous lisant, le président de la République n'était pas au cœur de nos préoccupations. Il était même le cadet de nos soucis. Pourtant c'est bien notre façon de l'aborder qui suscita les désaccords menant aujourd'hui au divorce avec l'actionnaire majoritaire."
On est loin de l'enthousiasme initial quand l'écrivain et philosophe voulait, avec ce magazine, "
réinventer le monde", persuadé qu'il fallait "
tourner la page du déclinisme".
Dans son éditorial, Claude Perdriel met l’accent sur la revendication d’une
"indépendance totale vis-à-vis de tous les pouvoirs financiers, politiques ou médiatiques" pour le magazine, rappelant de façon cinglante à son ancien protégé: "
Je suis de gauche, mais pas comme vous."
Avec un premier numéro tiré à 80 000 exemplaires, le
NML visait un objectif de 30 000 à 35 000 exemplaires par mois vendus en kiosque. Pari tenu pour le premier numéro avec plus de 30 000 exemplaires vendus, avant que les ventes ne s’effondrent de moitié dès la deuxième parution, jusqu’à atteindre
"8 105 exemplaires" pour le 4
e numéro du mois d’avril, selon
Le Figaro. La nouvelle version du magazine comptait en grande partie sur la vente au numéro et sur la progression de ses abonnements qui s’est élevé, selon le journal, à
"6 144 nouveaux abonnés". Selon Raphaël Glucksmann, les ventes kiosque sont passées "
de 7 000 en moyenne pour l’ancienne formule à 14 000 en moyenne sur les 7 numéros de la nouvelle et nous avons quasiment doublé le nombre d’abonnés du magazine en quelques mois".