Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

Il y eut bien Guillaume Musso et Michel Bussi en poche, et Harry Potter en anglais. Mais ils n’ont pas suffi à attirer en librairie des Français alarmés par l’attentat de Nice avant d’être plongés dans la polémique sur le burkini et accablés par plusieurs jours de canicule. Après un premier semestre poussif, l’été 2016 ne restera pas dans les annales des ventes de livres. Pas de raison pour autant de jouer les Cassandre. L’année 2015 a vu, après cinq ans de reflux, un redémarrage de l’activité. Et les quatre mois qui viennent pourraient bien relever le bilan provisoire de l’année 2016. Les indicateurs sont au vert dans plusieurs secteurs, à commencer par le scolaire et le droit. La perspective de l’élection présidentielle suscite plusieurs parutions à gros tirages, tandis que la rentrée littéraire se révèle une des plus ouvertes de la dernière décennie.

Quinze jours après les premières sorties de romans de la rentrée, vingt et un d’entre eux figurent déjà dans notre palmarès des meilleures ventes, emmenés par ceux d’Amélie Nothomb, de Laurent Gaudé et de Yasmina Khadra. En une semaine à partir de la mi-août, la totalité de la presse écrite et audiovisuelle a braqué le projecteur sur la rentrée littéraire et mis en lumière une sélection de titres, dont plusieurs premiers romans. Les libraires, eux, sont prêts, qui ont programmé une impressionnante quantité de rencontres avec les auteurs.

Ces derniers n’ont, depuis plusieurs années maintenant, plus le choix : qu’ils y puisent, comme Serge Joncour, l’inspiration, ou qu’ils y voient une charge plus ou moins pesante, ils devront se prêter au jeu des tournées, aller sur le terrain, donner de leur personne s’ils veulent assurer à leur livre l’audience qu’ils espèrent. Au-delà, il s’agit de redynamiser la fréquentation des librairies, qui demeure, sur la durée, le talon d’Achille du marché. Pour cela, Phlippe Touron, qui vient de rouvrir la librairie Le Divan qu’il dirige à Paris (15e) après des travaux qui l’ont restructurée de fond en comble, a été chercher aux Etats-Unis le concept ACD. ACD ? "Amazon can’t do", soit tout ce qu’Amazon ne peut pas faire : "un lieu accueillant et chaleureux où les clients se sentent chez eux".

Les dernières
actualités