« J’ai souvent été sélectionnée pour des prix, mais ensuite on me dit, vous êtes connue, ce n’est pas la peine de vous le donner. » Tatiana de Rosnay, la lauréate du prix Pampelonne-Ramatuelle pour Poussière Blonde (Albin Michel), ne boudait pas son plaisir lors de sa remise du prix, samedi 8 juin, sur le domaine viticole de Fondugues-Pradugues. Jusqu’alors, l’autrice d'Elle s’appelait Sarah, roman phénomène vendu à 11 millions d’exemplaires à travers le monde, n’avait reçu que le prix des lecteurs du Livre de poche – le choix des libraires en 2008 pour ce livre justement.
Dans son nouveau roman, Poussière Blonde, son premier chez Albin Michel, aujourd’hui récompensé, il est question de la figure de Marilyn. « Tout a été dit sur Marilyn Monroe, cela fait longtemps qu’on m’avait proposé d’écrire sur elle, et j’avais dit non. Et puis un jour j’ai eu l’idée de de Pauline, une française, femme de chambre à l’hôtel Mapes de Reno. Une personne de l’ombre qui va rentrer dans votre intimité. Elle la rencontre lors du tournage des Désaxés de John Huston, sur un scénario de Arthur Miller, mari de Marilyn. » Pauline ne connaît pas la star, pour elle, elle est Madame Miller, qui lui demande d’écrire une lettre d’amour en français. Une conjonction improbable dont va naître une forme d’amitié entre les deux femmes et qui va servir de porte d’entrée pour Tatiana de Rosnay, qui écrit dans les deux langues. Poussière blonde s’est déjà vendu à plus de 22 000 exemplaires d’après GFK.
Les auteurs des autres livres finalistes du Prix Pampelonne-Ramatuelle, qui vise à récompenser une biographie ou une autobiographie littéraire étaient également présent lors de se week-end entre prix et festival littéraire. Ce qui est la marque de fabrique du prix.
Tables rondes, signatures et projection
Olivia Elkaim pour Fille de Tunis (Stock) qui évoque sa turbulente grand-mère, Dimitri Kantcheloff pour Vie et mort de Vernon Sullivan (Finitude) qui revient sur le destin de Boris Vian et de son double, auteur de J’irai cracher sur vos tombes. Jennifer Lesieur pour Rose Valand, l’espionne à l’œuvre (Robert Laffont) qui retrace le parcours d’une femme discrète qui a sauvé des milliers d’œuvres des Nazis…
Le week-end avait commencé par une projection sur la plage Playamigos - Indy Beach du film Flo de Géraldine Danon. Sur un scénario inspiré du livre de Yann Queffélec, La mer et au-delà (Calmann-Lévy, 2020) qui a présenté le film et ses liens avec Florence Arthaud, la seule navigatrice à avoir remporté la route du Rhum.
Le samedi après-midi s’est tenu dans la pinède de domaine de Fondugues-Pradugues où se sont enchainées tables rondes, signatures des auteurs sélectionnés et des membres du jury présidé par David Foenkinos, comme l’humoriste belge Stéphane de Groodt, l’essayiste Rachel Khan, ou la romancière Émilie Frèche.
Les prix de la nouvelle, remis à des élèves de seconde du Lycée du Golf, est revenu à Aurèle Dussart pour « Autobiographie » qui évoque le harcèlement scolaire, et à Lilou Izzo pour un texte joliment intitulé « Elle rêvait d’être astronaute ».
Fédérer autour de la biographie
Christophe Dechavanne était également là pour signer son autobiographie Sans transition (Flammarion). Tout comme la lauréate de l’an passé Marianne Vic, autrice du Prince de Babylone, dans lequel elle évoquait ses relations avec son oncle, le couturier Yves Saint Laurent.
Quelques centaines de personnes ont participé à cette après-midi de dédicaces, croisant presque autant de visiteurs venus goûter et acheter du vin, les uns devenant parfois les autres au gré des envies.
Alexis Trégarot, l’animateur télé et producteur de spectacles qui organise l’événement, avec la communicante Virginie Martin, dresse un bilan positif de cette troisième édition, toujours soutenue par la mairie de Ramatuelle, la librairie de Cogolin, l’hôtel la Réserve, les plages Indy Beach et le malletier Goyard. « Je retiens un engouement croissant d’année en année pour la grande librairie dans la pinède. On organise des événement périphériques, une année un concert, là une projection, pour fédérer autour de notre thématique : la biographie. C’est un week-end pour les écrivains, donc il faut qu’il y en ait un maximum. »
Un mois après le Prix de la Ponche remis à Saint Tropez, en mai dernier à Victor Pouchet pour L’option légère, (Gallimard) et alors que le Prix Méduse qui vise à récompenser dès août un livre de la rentrée littéraire se recentre sur Paris. Le Prix Pampelonne-Ramatuelle s’installe dans le paysage de la presqu’île chère à François Sagan et à Gérard Philipe.