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[Rentrée d'hiver 2022] Romans étrangers : des chouchous à l'affiche

Monica Ojeda, auteure équatorienne déjà saluée par El Pais, publie Mâchoires (Gallimard). - Photo © Lisbeth Salas

[Rentrée d'hiver 2022] Romans étrangers : des chouchous à l'affiche

Haruki Murakami, Erri de Luca, Karl Ove Knausgaard, mais aussi des plumes montantes en littérature hispanophone et des premiers romans traduits attendus comme ceux de Kate Zambrano et Virginia Feito sont au programme cet hiver.

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Par Isabel Contreras
Créé le 22.12.2021 à 11h00

Les lecteurs de littérature étrangère ne seront pas lésés à la rentrée. Les éditeurs ont programmé un certain nombre de chouchous fortement acclamés par le public. À commencer par le Japonais Haruki Murakami, de retour chez Belfond le 20 janvier. Ou Liane Moriarty, chez Albin Michel le 23 février. L'éditeur de la rue Huyghens publie aussi le prix Pulitzer 2021, Louise Erdrich, installée en librairie depuis son célèbre Dans le silence du vent (2013). Les Presses de la Cité ne manquent pas non plus au rendez-vous avec Danielle Steel. Gallimard propose de son côté des textes d'Erri de Luca et Claudio Magris, sans oublier Stefan Hertmans dont Le cœur converti avait séduit bon nombre de lecteurs français et jurys de prix littéraires en 2018. Flammarion mise tout sur l'écrivaine turque, Elif Shafak quand Gallmeister dégaine la nouveauté de Pete Fromm, Denoël celle de Karl Ove Knausgaard et Globe traduit à nouveau un roman signé Bernardine Evaristo.

Steve Sem-Sandberg, prix Médicis étranger 2016, signe W ou La guerre (Robert Laffont).- Photo © PIETER TEN HOOPEN

Phénomène 2020, Jeanine Cummins revient chez Philippe Rey. Fayard aligne deux poids lourds : Ismail Kadare et Amanda Gorman. Chez Autrement, l'équipe éditoriale propose le 5 janvier L'enfant qui voulait disparaître de Jason Mott, lauréat du National Book Award 2021. Chez Grasset, les éditeurs accompagnent toujours l'Islandais Jon Kalman Stefansson et l'Américain Joshua Cohen. Joëlle Losfeld renouvelle son soutien à l'Irlandais Dermot Bolger, Métailié à Jenni Fagan, Liana Levi à Silvia Avallone et les éditions helvètes des Syrtes à la dramaturge Théodora Dimova. Robert Laffont présente le nouveau roman du prix Médicis 2016, Steve Sem-Sandberg. Si Faubourg-Marigny récupère Megan Chance, Charleston sort, lui, sa carte maîtresse : Heather Morris, auteure mondialement connue depuis la parution du Tatoueur d'Auschwitz.

Côté découverte, les prises de risque sont mesurées. Les éditeurs ont acquis des livres qui ont été encensés par la critique étrangère ou qui ont trusté les classements des meilleures ventes. Ainsi Nil nous promet un page turner signé Donna Freitas tout comme Albin Michel présente le « best-seller suédois », Alex Schulman. « Monumental succès » aux États-Unis, le premier roman de l'éditrice de Knopf, Zakiya Dalila Harris paraît chez Calmann-Lévy. Déjà traduit en 27 langues, Là où les arbres rencontrent les étoiles de Glendy Vanderah arrive chez Charleston quand Quai -Voltaire défend Dexter Palmer, sélectionné par le Dublin Literary Award 2021. Le premier roman de la fille de la photographe Diane Arbus, Doon Arbus, est publié chez Rivages tandis que Zulma révèle le talent littéraire d'Antonythasan Jesuthasan, l'acteur principal du film Dheepan de Jacques Audiard, Palme d'or 2015.

 

Virginia Feito


Pour la première fois publiée en France, la récipiendaire de la bourse Guggenheim, Kate Zambrano, arrive à La Croisée. Virginia Feito, avec Mrs March à paraître au Cherche Midi, a bousculé la critique espagnole et anglo-saxonne. Hervé Chopin révèle la plume catalane de Cristina Fallaras dans L'Évangile selon Marie-Madeleine quand City retrouve Rosanna Ley. Aux éditions indépendantes Do, on mise sur Alessandro Cinquegrani, déjà sélectionné pour le prix Strega et dont l'œuvre est pour la première fois traduite en français.

Après une rentrée d'automne marquée par des romans comme celui de la Mexicaine Mariana Enriquez (Sous-Sol) ou celui de l'Espagnole Cristina Morales (Denoël), la rentrée d'hiver voit encore surgir des étoiles montantes de la littérature hispanophone. À côté de figures déjà installées comme Selva Almada (Métailié), Guadalupe Nettel (Dalva) ou Pilar Quintana (Calmann-Lévy), nous découvrons le Costaricain Carlos Fonseca dont le premier roman, Musée animal, paraît chez Bourgois. Considéré comme l'un des meilleurs jeunes écrivains hispaniques par la revue Granta, il est devenu le plus jeune auteur à intégrer le catalogue de la prestigieuse maison d'édition espagnole Anagrama. Chez Gallimard, le phénomène s'appelle Monica Ojeda. Son roman Mâchoires, où l'on suit la vie d'un groupe de lycéennes dans un établissement catholique de l'Opus Dei, a fait partie des livres préférés d'El Pais en 2018. Toujours en Espagne, la journaliste Andrea Abreu a connu un succès hors du commun avec son premier roman, La sœur que j'ai toujours voulu, qui paraît le 5 janvier à l'Observatoire.

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