21 août > Roman France

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Alex Landais, un homme dont on ne saura pas grand-chose, excepté sa douloureuse histoire familiale, revient au Maroc, le pays où il est né pendant la guerre, dans un but bien précis : rapatrier en France les restes de son père, Alexandre, afin qu’il repose auprès de Rose, sa femme. Officier de marine, Alexandre était arrivé à Casablanca, sur le Jean Bart, en 1940, y avait fait la connaissance de Rose, une jeune modiste d’origine italienne, qu’il avait séduite en 1942.

Alex est le fruit de leur amour. Mais, pendant ce temps-là, l’Italie de Mussolini était entrée en guerre aux côtés des nazis. L’administration coloniale et la garnison de Casablanca, après avoir servi Vichy, étant devenues « intelligentes » et ayant rallié la France libre, une bonne âme, désireuse de faire oublier ses errements passés, avait dénoncé Rose, laquelle a été emprisonnée dans un camp. C’est là qu’est né son fils, Alex, adultérin. Alexandre ne pourra régulariser la situation que plus tard, épousant Rose en même temps que sa mère à elle se remariait. Ce jour-là, Alex avait déjà 8 ans, et ne pourra profiter de son père que jusqu’en 1955. Il est mort juste après Noël. Entre-temps, il avait démissionné de la marine, et affiché ses sympathies pour les autochtones, en lutte pour leur indépendance. La famille avait vécu la déportation de Mohammed V en Corse, les attentats, la cruauté des goumiers.

Tous ces éléments, on les découvre en flash-back, au fil d’une lettre fictive qu’Alex écrit à Alexandre. Double retour aux origines : à son père et au Maroc. On apprendra aussi qui était le « corbeau », responsable du malheur de Rose et des siens, de cette tache indélébile qui marque encore le narrateur, septuagénaire. La trame du récit, elle, bien ténue, c’est l’exhumation, et toutes les réminiscences qu’elle déclenche.

Servi par une écriture limpide, L’entre-temps fonctionne bien. Mais l’on se serait attendu, venant d’un auteur que son éditeur présente comme « engagé », que René Guitton contrebalance toute la part passée de l’histoire de son personnage par sa redécouverte de Casa et du Maroc d’aujourd’hui, qui sont à peine esquissés. René Guitton, et c’est son droit, a privilégié l’histoire intime sur l’Histoire tout court. J.-C. P.

11.10 2013

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