L'édition mondiale sonde le futur. En confrontant leurs expériences et leurs intuitions, les professionnels du livre présents à la Foire de Francfort tentent depuis quelques jours de décrypter l'avenir.
Livres Hebdo a participé à cet exercice délicat, mercredi dernier, en organisant un débat qui a permis à quatre des plus grands patrons d'édition internationaux, le Français Arnaud Nourry (Hachette Livre), le Britannique John Makinson (Penguin), le Russe Oleg Novikov (Eksmo) et le Chinois Yu Chunchi (China Education Media Group), de faire un peu de prospective.
Pourtant, c'est à un saut dans le passé que vous convie ce numéro. A titre exceptionnel, nous avons en effet décidé de le composer entièrement en Garamond, une des plus anciennes et des plus prestigieuses polices de caractères. Un clin d'oeil alors qu'on célèbre le 450e anniversaire de la mort de son créateur, Claude Garamont.
Un peu moins moderne que nos habituels Charter, Spiegel et Gravur, l'Adobe Garamond, que nous avons choisi, l'emporte en élégance et en classicisme. C'est une version modernisée d'un caractère toujours largement utilisé pour la composition des ouvrages littéraires. Le Garamond est ainsi devenu emblématique de la "Bibliothèque de la Pléiade", comme le précise dans ce numéro Matthieu Cortat, dessinateur de caractères et graphiste.
Ce numéro témoigne de notre attachement à la typographie et à l'imprimerie traditionnelle, et de notre espoir que ces savoir-faire ancestraux vont continuer de se déployer et de s'enrichir.
Il montre aussi la souplesse de la typographie, qui, sous l'influence du patron d'Apple, Steve Jobs, par exemple, a su s'adapter à merveille aux technologies numériques. Pour preuve, c'est avec un site Internet (www.garamond.culture.fr) que le ministère de la Culture et de la Communication rend hommage à Claude Garamont, mort en 1561.