Aux commandes de Plon depuis septembre 2018, Sophie Charnavel (1) a été chargée par Sofia Bengana, présidente de Place des éditeurs, de redynamiser la maison née en 1845. « Plon est l'un des éditeurs les plus anciens. Il faut capitaliser sur son ADN, s'appuyer sur son patrimoine et le faire vivre dans une modernité avec des décisions éditoriales fortes, choisies et assumées » déclare-t-elle. La directrice de Plon-Presses de la Renaissance entend mettre l'accent sur les essais et les documents, qui représentent les deux tiers des cent nouveautés annuelles, pour un tiers de romans.
Elle a lancé, le 3 octobre, « L'abeille », reprenant le logo de la maison au XIXe siècle (la société Typographie des abeilles), pour proposer chaque année une douzaine d'essais en poche. « Plon est une maison de non-fiction avec un fonds qu'on veut continuer à faire vivre » commente-t-elle. Elle y réédite le Dictionnaire amoureux de Proust, incluant ainsi les titres d'une autre collection phare de la maison.
Pour cette éditrice de documents, « il faut remettre Plon au cœur de l'actualité et des débats politiques et sociétaux. Nous devons être réactifs, repérer les penseurs de demain », explique-t-elle. « Cela demande beaucoup d'investigations, une exigence d'écriture, et une sélection drastique ». Après les livres de Christiane Taubira et de Jean-Luc Mélenchon cet automne, elle prépare quelques surprises pour 2020. Elle accueille aussi la collection « Esprit d'ouverture » venue de Belfond, désormais dirigée par Fabrice Midal, qui a pour mission de découvrir de jeunes auteurs français.
Parallèlement, Sophie Charnavel travaille l'image littéraire de la maison. Resserrant la rentrée 2019 sur trois romans français et un étranger, elle prévoit de relancer en mars la collection de littérature étrangère « Feux croisés », avec de nouvelles couvertures. Elle publiera aussi le nouveau roman de Raphaëlle Giordano.
L'éditrice a plusieurs « chantiers » pour 2020 : les 20 ans des « Dictionnaire amoureux », où sont annoncés Laurent Binet, Pierre Lemaitre et François Morel ; la collection « Terre humaine » « à réinventer » et le développement des Presses de la Renaissance, autour de la spiritualité et du religieux.
(1) Voir son portrait dans LH 1234 du 11.10.2019, pp. 38-40.