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Rire des tranchées

Guillaume Bouzard/Fluide Glacial

Rire des tranchées

Guillaume Bouzard se risque à introduire l’humour dans le traitement de la Grande Guerre.

Par Fabrice Piault
avec Créé le 29.01.2016 à 01h00

Deux ans après le début des célébrations pluriannuelles du centenaire de la Grande Guerre, Guillaume Bouzard (Moi, Bouzard, Football football, La bibite à Bon Dieu) s’empare, avec le premier volume d’une série, des mésaventures des poilus. Depuis Jacques Tardi, une bonne douzaine d’auteurs a déjà abordé en BD l’histoire des tranchées. Mais lui se singularise en y introduisant l’humour, sans se départir d’une vraie tendresse pour ses personnages pourtant pas toujours très glorieux.

Développées sur trois à six pages, dix histoires courtes évoquent la boue des champs de bataille, les vaines offensives lancées par des gradés en mal d’avancement, les difficultés de la subsistance au quotidien, les quiproquos avec l’ennemi et les morts souvent stupides. Bouzard n’hésite pas, dans une séquence hilarante à défaut d’être fine, à ironiser sur "les noms cons" des poilus, et montre des soldats souvent égarés dans les tranchées ennemies, quand ils ne se noient pas dans les latrines. Le dessin très stylisé de Guillaume Bouzard lui permet de glisser pudiquement sur les monstruosités de la guerre sans les escamoter, de traiter le conflit par la dérision sans jamais rabaisser les hommes. Ceux-ci sont plongés dans un enfer qui les dépasse, et dont le dessinateur nous invite à saisir la part cocasse pour en désamorcer l’horreur. Fabrice Piault

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