L'éditeur Robert Laffont est décédé aujourd'hui à Paris à l'âge de 93 ans, a appris l'AFP par sa belle-fille, la journaliste Alix Girod de l'Ain. Né en 1916 à Marseille, il avait fondé les éditions Robert Laffont en 1941.

D'emblée, il jette les bases d'une maison d'édition moderne, extrêmement ouverte, s'intéressant aussi bien à la littérature étrangère qu'aux romans populaires. Il a ainsi publié Ce que savait Maisie, de Henry James, traduit par Marguerite Yourcenar et préfacé par André Maurois, puis L'attrape-Coeur de J. D. Salinger, Le désert des Tartares de Dino Buzzati, et créé la prestigieuse collection « Pavillons ». Dans le même temps, il bat des records de ventes avec Papillon, d'Henri Charrière, les mémoires d'un bagnard qui ouvre une longue série d'ouvrages de grande diffusion qu'il rassemble, de façon plutôt iconoclaste pour l'époque, dans la collection « Best-sellers ».
Il se dote très rapidement de sa propre force de vente et de son outil de distribution et crée avec Albin Michel Interforum qu'il mettra au service d'autres éditeurs.

Robert Laffont a raconté sa vie d'éditeur dans plusieurs ouvrages dont, en 2005, Une si longue quête. Il a su transmettre largement le plaisir que lui a procuré ce métier et son goût pour les livres. Outre les nombreux éditeurs qui se sont lancés dans l'aventure en se référant à son travail, plusieurs de ses enfants ont à leur tour épousé la carrière : Isabelle et Laurent Laffont à la tête des éditions Lattès, Anne Carrière en créant la maison d'édition qui porte son nom.