« Les ruptures sont nôtres, qu'on les décide ou qu'on les subisse. » On peut d'ailleurs envisager la vie comme une succession de ruptures, temporelles, affectives, maladives, jusqu'à la rupture finale. Avec énergie et beaucoup de sensibilité, Claire Marin explique ce qui se cache derrière ce terme de rupture où il est souvent question de déchirure.

Une existence sans ruptures est-elle seulement envisageable ? Elles transforment nos vies, mais nous avons besoin d'elles pour avancer. Sentimentales, accidentelles, ontologiques, elles marquent nos corps comme nos esprits. On lira tout particulièrement le chapitre consacré à la rupture amoureuse, le plus étoffé, qui puise ses sources dans la littérature, notamment chez Duras, Butor et Barthes. Michaux est aussi bien présent avec son « être gauche », son corps maladroit, après une chute aussi physique que morale.

Pour Claire Marin, ces ruptures nous donnent le courage d'affronter cette incertitude qui vient de la vie. Professeure de philosophie en classes préparatoires, auteure d'un essai qui cassait les préjugés- La relève : portraits d'une jeunesse de banlieue(Cerf, 2018)-, elle poursuit son travail. AvecRupture(s), elle confirme qu'elle est une voix originale dans la pensée contemporaine.