Pour Amazon, c’est l’occasion de populariser l’autoédition, en montrant que des auteurs confirmés s’y investissent désormais, au delà des choix contraints fait par Jean-Michel Aphatie, ou plus récemment par Marco Koskas.
« Je veux tester l’autoédition, et la comparer avec l’édition traditionnelle. C’est une expérimentation, dont j’exposerai le résultat le plus précisément possible, du point de vue d’un auteur » explique l'auteure de plus d’une vingtaine de livres publiés chez une dizaine d’éditeurs, par ailleurs présidente de la Charte des auteurs jeunesse et de la Ligue des auteurs professionnel, créée début septembre.
La première partie de sa démarche est largement exposée sur son blog, de même que le thème de son livre, l’histoire d’une passion entretenue par un dialogue autour d’un roman de Julio Cortazar, qui ressurgit soudainement dans la vie de la narratrice.
« Je travaille sur ce projet depuis 4 ans, et j’arrive à un moment où nous voyons concrètement le décalage entre la durée d’investissement personnel des auteurs, et le temps de plus en plus réduit d’exposition sur les tables des libraires » précise-t-elle.
« Ce n’est pas un choix par défaut » insiste Samantha Bailly, qui ajoute: « j’avais des manifestations d’intérêt d’éditeurs, et j’espère qu’il pourra ensuite être publié en version papier dans une maison traditionnelle. Il le sera d’ailleurs chez Audible [filiale d’Amazon] » signale-t-elle, en soulignant qu’elle conservera ses droits numériques. « Environ 30% de mes lecteurs me lisent en version numérique, c’est un cas un peu particulier, en raison du public plutôt young adult auquel je m’adresse ».
Pour la présidente des deux associations d’auteurs, c’est aussi une volonté de goûter la maîtrise totale de son livre (couverture, promotion, marketing, relation avec ses lecteurs), et un geste militant, dans la réflexion sur la place et le rôle de l’écrivain dans la chaîne du livre. La question des revenus est également importante. Samantha Bailly rappelle qu'« avec Amazon, un auteur peut conserver 70% du prix du livre [en fonction de la tranche dans laquelle il choisit sa tarification, ndlr], qui sont réglés mensuellement, et nous avons un suivi en temps réel des ventes, ce sera aussi un élément de comparaison ».