De la sérotonine, qui a donné son titre au dernier roman de Michel Houellebecq, à l'adrénaline, dont Ferri et Conrad ont fait le nom de la fille de Vercingétorix dans le dernier Astérix, le marché du livre n'a pas manqué de stimulants en 2019. Guillaume Musso reste le romancier le plus vendeur. Nos palmarès confirment que l'Académie Goncourt a fait commercialement un bon choix en élisant Jean-Paul Dubois. Pourtant, si les ventes se sont globalement redressées l'an dernier, les performances du Top 50 des meilleures ventes, toutes catégories confondues, s'effritent encore (- 3,2 %), malgré la potion magique, après la forte chute de 2018.

Il est vrai que la physionomie du tableau des « locomotives » du marché, dominé par la fiction (41 romans, 3 BD), est assez proche d'une année sur l'autre. Les formats poche y demeurent majoritaires (31, après 32 en 2018). Les titres d'une poignée d'auteurs au succès récurrent (outre Musso et Houellebecq, Marc Levy, Joël Dicker, Amélie Nothomb, Harlan Coben, Delphine de Vigan...) dont la nouvelle génération d'auteures populaires (Valérie Perrin, Laetitia Colombani, Virginie Grimaldi, Raphaëlle Giordano, Aurélie Valognes...) côtoient les lauréats de grands prix (avec Jean-Paul Dubois, Sylvain Tesson, Renaudot 2019). S'y ajoutent les séries BD les plus vendeuses (Blake & Mortimer) et quelques long-sellers : Les quatre accords toltèques ou... Harry Potter.

C'est dans les tableaux par catégorie qu'il faut chercher le renouveau. Cumulés, ils représentent une hausse de 3,7 % en chiffre d'affaires en dépit d'un retrait de 1,8 % du nombre d'exemplaires vendus. En roman, on voit émerger l'auteur de polars Franck Bouysse, revenir Alain Damasio, percer plusieurs auteurs de la rentrée littéraire, comme Mona Chollet parmi les essais. En BD, raz-de-marée pour Mortelle Adèle. En jeunesse, la série Stranger things s'impose, et, en pratique, la folie Cookeo. Pour 2020, tous les espoirs sont permis.

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