Duel passionnel. « L'amour véritable n'a ni début ni fin. » Mais il peut prendre des chemins labyrinthiques... Comme dans L'Iliade d'Homère, source inépuisable d'inspiration et de création. Le comédien et dramaturge Simon Abkarian en a déjà donné plusieurs interprétations, mais il nous en offre ici un aspect plus intimiste, afin de rappeler ces figures mythiques à leur humanité, leur fragilité et leurs émotions comprimées. Le tout dans le huis clos d'une chambre à coucher, en compagnie d'une pianiste, d'Hélène et de Ménélas. La guerre de Troie s'est achevée. Pâris vient de périr sous l'épée de Ménélas. Tantôt lasse, tantôt révoltée, Hélène se sent telle « une reine prise au piège dans un corps de putain. Ombre ou lumière, une captive reste une captive. » Ménélas, son époux, n'est pas de cet avis. Lui qui a lancé la guerre pour l'enlever à Pâris, désire la reconquérir. Mais la belle n'a pas baissé les armes et refuse de succomber à cet homme qu'elle ne reconnaît plus. Il avoue : « C'est par le meurtre et la trahison que nous avons bâti notre royaume. Voilà qui je suis, un monstre inapte à la joie. Ta présence, je n'ai pas su la célébrer. » C'est là qu'Abkarian nous surprend merveilleusement en centrant ce dialogue sur l'usure du couple. Se définissant comme « une louve indomptable et indomptée », Hélène lui rappelle leur « pacte de ne jamais [s']enfermer l'un l'autre ». Ménélas espère : « Parler, c'est guérir. » L'amour est-il réparable ? Réponse entre ces belles pages ou à L'Athénée Théâtre Louis-Jouvet du 7 au 25 novembre.
Hélène après la chute
Actes Sud
Tirage: 1 500 ex.
Prix: 11 € ; 56 p.
ISBN: 9782330183349