C’est un succès avant même sa sortie puisque 32 pays en ont déjà acheté les droits. En France, l’Herne, qui avait déjà travaillé aux côtés de Sylvie Le Bon de Beauvoir pour Le cahier Beauvoir et Malentendu à Moscou assure la publication le 7 octobre.
Ce retentissement international n’est pas étonnant contenu de la qualité du texte : un inédit dont l’auteure n’est d’autre que l’une des plus grandes penseuses féministes du siècle. "Je pense qu’on lira encore Beauvoir dans des siècles contrairement à d’autres philosophes qui n’ont pas eu cet impact sur la société? et sur la pensée humaine" confie à Livres Hebdo Laurence Tâcu, directrice éditoriale de l’Herne. Pour elle, il s’agit d’un texte essentiel pour le lecteur qui souhaite aborder pleinement l’œuvre de Beauvoir : "C’est un livre tout aussi important sur le plan littéraire que sur le plan historique car il retrace l’amitié de Beauvoir avec Zaza ainsi que la fin tragique de leur amitié. Fin, qui déterminera Simone de Beauvoir à devenir la grande philosophe féministe qu’elle était."
Malgré une transformation dans les noms - Simone devient Sylvie et Elizabeth, Andrée - on retrouve une Simone de Beauvoir intime, dans sa prime jeunesse et dans son adolescence. Balisé entre la rencontre des deux jeunes filles à neuf ans et la mort d’Elizabeth à 22 ans d’une encéphalite virale, le texte retrace l’histoire fusionnelle de deux insérables, comme les surnommait leur institutrice, qui partagèrent tout. C’est aussi un récit qui montre à quel point la pensée de l'auteure du Deuxième sexe a été inspirée par la liberté et l’irrévérence qui émanait d’Elizabeth. L’écrivaine confie d’ailleurs dans son texte "Andrée était sûrement une de ces enfants prodiges dont plus tard on raconte la vie dans les livres".