L’éditeur d’art italien Skira, qui a ouvert un nouveau siège parisien à l’automne 2015, entreprend de réinvestir le marché français. Depuis la disparition en 2013 de Skira-Flammarion, marque commune très présente depuis 2008 sur le segment des catalogues d’exposition, la maison s’y était faite plus rare même si elle avait conservé un petit bureau parisien. "Suite au rachat de nos parts à Gallimard, qui venait d’acquérir Flammarion, notre filiale française a vécu deux années de transition le temps que la maison mère réfléchisse à la direction qu’elle voulait lui donner", explique Nathalie Prat-Couadau, responsable des éditions Skira Paris. Cette dernière, après avoir travaillé pendant vingt ans dans des galeries d’art contemporain, a pris, en septembre dernier, la tête du bureau parisien constitué de quatre salariés et installé au 14, rue Serpente (6e).

Depuis son arrivée, elle s’emploie à renouer des contacts avec les musées, fondations et galeries françaises pour "remettre en marche le cœur de [leur] activité en France : les partenariats avec les plus grandes institutions muséales". L’éditeur souhaite revenir à une production analogue à celle qu’il avait à l’époque de sa collaboration avec Flammarion, qui reste son diffuseur, soit 25 à 30 titres annuels. En 2015, indique-t-elle, "nous tournions autour de 5 à 8 nouveautés, avec une ouverture de notre ligne éditoriale à l’art de vivre".

Nathalie Prat-Couadau prépare une remontée progressive de la production qui, en 2016, devrait dépasser les dix titres. Au programme notamment, le catalogue de l’exposition "Le surréalisme en Egypte" qui se tiendra au Centre Pompidou à l’automne. Fidèle à sa réputation d’éditeur international, la maison en réalisera elle-même des versions en langues étrangères et notamment en arabe. Skira Paris souhaite aussi travailler "au plus près des artistes" et ambitionne de collaborer avec des contemporains pour réaliser des monographies, mais également des catalogues raisonnés ou de "très beaux livres-objets".

Pauline Leduc