Planète sous haute tension, chaos généralisé et population en mode survie..., la volcanique fiction d'anticipation imaginée sous la forme d'un feuilleton littéraire par les trois trentenaires suisses Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz sous l'impulsion de la directrice des éditions Zoé, Caroline Coutau, revient en deuxième saison. Les auteurs, membres du collectif d'auteurs romands AJAR, poursuivent leur aventure originale d'écriture à six mains, inspirée du fonctionnement des équipes de scénaristes de séries, et retrouvent leurs personnages confrontés à plusieurs endroits du monde aux retombées de l'éruption d'un volcan situé dans la zone des champs phlégréens près de Naples. Eruption qui un 18 octobre du futur proche projette dans la stratosphère une quantité considérable de cendres qui se déposent jusqu'à des centaines de kilomètres du cratère, assombrissent le ciel, interdisant l'accès à espace aérien dans toute l'Europe. Une première catastrophe bientôt suivie par un séisme et ses répliques.

Stand By Saison 2, proposée en intégrale, tisse avec une technique classique mais très maîtrisée de cliffhangers, des chapitres alternativement centrés sur trois protagonistes, Nora, Luca et Florence, dont le sort est lié. Un résumé des quatre épisodes de la Saison 1, illustrée par Frédéric Pajak et qui ressort en un seul volume, est utilement fourni au début de cette deuxième saison pour qui voudrait entrer directement dans les péripéties du scénario. On y retrouve ainsi Nora, l'adolescente suisse en vacances dans le Montenegro en fuite en Italie avec deux garçons de son âge, croisant dans les Pouilles la route d'Alix, une journaliste lausannoise qui se dirige vers le volcan après avoir en vain tenté de décoller pour New York depuis Paris. New York où cinq mois après l'éruption, la cherche Florence, sa compagne dont elle s'est séparée brutalement. La saison 2 introduit aussi des flash-back, revenant, six mois avant le cataclysme, sur la vie de Luca, jeune médecin napolitain diabétique, au moment où il était affecté comme « green teen » pour « le service climatique obligatoire » dans une station scientifique au Groenland.

De l'anticipation, vraiment ? Ce que transpose le trio d'écrivains en en radicalisant (mais à peine) les conséquences, paraît déjà appartenir à notre présent : catastrophe naturelle avec répercussions à grande échelle impossibles à anticiper (mais déjà connue dans l'histoire), accélération de dérèglements environnementaux majeurs, exode forcé de milliers de réfugiés et conflits géopolitiques associés, mais aussi vulnérabilité d'un monde de technologies interconnectées. La saison 2 s'achève avec Florence s'apprêtant à quitter un New York embrasé par de violentes manifestations. Comme dans toute bonne série, on attend la suite.