L'agence Magnum, véritable trésor du patrimoine mondial, a été fondée à New York, le 6 février 1947, par quatre photographes soucieux de faire respecter leur travail et leurs droits : Robert Capa, George Rodger, David Seymour, et le pionnier Henri Cartier-Bresson. Celui-ci, jeune dandy, avait commencé de sillonner l'Europe avec son Leica dès les années 1930, rendant compte des gens rencontrés en chemin. Pensée comme une coopérative, l'agence eut son premier siège à Paris, avec des bureaux à New York, Londres et Tokyo. Le cadre était donné, et le ton, résolument humaniste.
Rapidement, Magnum se fit une spécialité de la street photography, des clichés « volés » en pleine rue, sans déranger les sujets, capturés suivant ce qu'Henri Cartier-Bresson appelait « l'instant décisif ». Une tentative de saisir l'essentiel et un ADN qui n'a pas changé, malgré l'arrivée de nouveaux membres, la diversification et l'introduction de la couleur en 1980 par Bruno Barbey, Raymond Depardon et bien d'autres.
Le critique et documentariste écossais Stephen McLaren met en scène cette histoire unique dans un livre d'images compact, à la fois chronologique et thématique, nourri d'entretiens avec quelques artistes de Magnum aujourd'hui, comme Newsha Tavakolian, Peter van Agtmael ou le presque hyperréaliste Alex Webb, qui dit réagir « au coup d'œil et à l'instinct ». Magique.
Magnum et la street photography Traduit de l'anglais par Daniel de Bruycker
Actes Sud
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 45 € ; 386 p.
ISBN: 9782330128159