Impossible de passer outre sur le stand du Bureau international de l'édition française à la Foire internationale du livre de Francfort : de grandes affiches d’Annie Ernaux avec un bandeau rouge « Prix Nobel de littérature 2022 – Gallimard ». Sur la façade de l’espace Gallimard, l’un des plus grands sur le stand du Bief, la femme de lettres trône en double. Juste derrière, la petite table de Judith Rosenzweig ne désemplit pas. « Les rendez-vous ont été pris il y a trois mois », indique la directrice du service des droits étrangers de la maison.
A Francfort toutefois, il est paradoxalement peu question des droits d’Annie Ernaux. Depuis sa sélection pour la finale du Man Booker Prize en 2019 avec Les Années (2008), traduit en anglais par Alison Strayer et publié au Royaume-Uni par Fitzcarraldo Editions, l’auteure est déjà traduite dans 42 langues différentes. Si le Nobel a permis d'étendre à l'ensemble de son œuvre l'intérêt des éditeurs de certains de ses romans dans quelques pays, « il a pour le moment surtout déclenché l’intérêt de l’Inde, qui comporte plusieurs zones linguistiques différentes (l’hindi, le bengali, le tamoul…) », se félicite l’ancienne présidente de la commission Internationale du Syndicat national de l'édition (SNE). S'il est encore difficile de mesurer précisément l'impact du Nobel sur le développement des traductions d'Annie Ernaux puisque sa proclamation n'est intervenue qu’au début du mois d’octobre, à la 74ème Foire du Livre de Francfort le prix perm
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