Suite à ce jugement, la commune de La Madeleine avait demandé d'annuler ce jugement, de rejeter la demande de Mme Perroy devant le tribunal administratif de Lille et de faire payer 2000 euros à la plaignante.
Yveline Perroy avait demandé à la justice l'annulation "pour excès de pouvoir" de la décision du 12 décembre 2014 par laquelle le maire de La Madeleine l’avait exclue temporairement pour une durée de trois jours et la décision du 5 février 2015 qui avait rejeté son recours grâcieux. Le tribunal administratif de Lille avait ainsi annulé ces décisions de la commune en première instance, en 2017. La fonctionnaire avait également obtenu du tribunal une réparation financière à hauteur de 1500 euros. La commune de La Madeleine avait alors indiqué à Livres Hebdo qu'elle souhaitait faire appel.
Un livre symbole pour les censeurs
Selon le nouveau jugement de la Cour administrative d'appel de Douai, qu'a obtenu Livres Hebdo, "la requête de la commune de La Madeleine est rejettée", étant "dépourvue de fondement", et elle devra verser à Mme Perroy la somme de 1000 euros.
Cette affaire concerne, à l'origine, la mise en avant de la réédition de Tango a deux papas en 2014. Le directeur général des services de la médiathèque, Vincent Eeckeman, exige que le titre soit placé en rayon et non en tête de gondole, contrairement à la règle usuelle pour les nouveautés. Une décision validée par le maire de la commune Sebastien Leprêtre (LR) qui avait estimé que placer l’ouvrage en tête de gondole était "trop voyant".
Dans une réunion en interne, Yveline Perroy avait contesté l’ordre en estimant que la réaction "s’apparente à de l’homophobie, et que même à Hénin-Beaumont [ville gérée par le Rassemblement National], cela ne se passe pas comme cela". L'ouvrage jeunesse a souvent été l'objet d'une censure à cause de son sujet, l'homoparentalité. Le 27 novembre 2014, la fonctionnaire avait donc été suspendue trois jours sans salaire.
Elle salue avec la décision de rejeter l’appel de La Madeleine "un signe fort d’un total rejet de l’argumentaire de la commune ".