L'éditeur du groupe Actes Sud a indiqué avoir pris cette décision "après avoir reçu des alertes concernant des passages de l'ouvrage reproduisant des textes dont il n'est pas l'auteur sans citer ses sources".
Dès le 6 juin, la blogueuse et militante féministe Noémie Renard avait pointé des ressemblances du "Petit guide" avec ses propres écrits d'une part, mais aussi d'autres blogs féministes, ainsi que l'encyclopédie en ligne wikipedia et des articles de presse, suscitant de nombreuses réactions en ligne et des accusations de plagiat.
Jointe par Livres Hebdo, la directrice des éditions Textuel, Marianne Théry, qualifie cette affaire d'"escroquerie littéraire". "Face à la gravité des faits reprochés, nous avons décidé d'arrêter la commercialisation de cet ouvrage et de passer une annonce dans le prochain Livres Hebdo pour appeler les libraires à renvoyer leurs exemplaires". L'ouvrage a été tiré à près de 3000 exemplaires, selon l'éditeur. Trois mois après sa parution, plus de 230 retours ont été enregistrés. Et de nombreux autres sont donc attendus.
L'auteur du livre, Jérémy Patinier, a réagi à l'ensemble de l'affaire sur Twitter, estimant qu'il avait "visiblement commis des erreurs lors de [son] processus de travail. Un manque de références, de reformulation pour certaines explications, de passages à mettre entre citations". Il ajoute: "Ces informations ne sont en rien des excuses valables pour ces erreurs. Je tiens pour commencer à présenter des excuses aux personnes non citées" et évoque" une bonne leçon de rigueur et de respect des personnes".
Il annonce dans ce texte que tous les bénéfices du livre sont destinés à "une association de soutien aux femmes victimes de violences conjugales". Une information qui n'avait pas été portée à la connaissance de l'éditeur, précise Marianne Théry.
L'auteur met par ailleurs en cause sa maison d'édition, évoquant "un logiciel de vérification dont on m'a assuré la validation". De leur côté, les éditions Textuel ont présenté leurs excuses aux auteurs et aux éditeurs concernés. "L'affaire est désormais entre les mains d'un avocat", indique la directrice des éditions Textuel.