Charlie Hebdo

Tignous, tendre à la dent dure

Tignous - Photo Georges Seguin

Tignous, tendre à la dent dure

Le dessinateur Tignous, mort dans l’attentat terroriste perpétré mercredi 7 janvier au matin contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, traquait la folie du monde de son humour un peu désespéré.

Par Pierre Georges
Créé le 07.01.2015 à 20h22 ,
Mis à jour le 09.01.2015 à 18h07

Tignous, 57 ans, fait partie des 12 morts dans l’attaque terroriste perpétrée contre la rédaction de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier au matin. Pilier de Charlie Hebdo, il dessinait pour la presse depuis 1980, traquant la folie du monde avec un humour percutant et un peu désespéré.
 
Né en 1957 à Paris, Bernard Verlhac, dit Tignous, collaborait depuis de nombreuses années à Charlie Hebdo, mais aussi à Marianne, Fluide glacial, L’Express, VSD, Télérama ou encore L’Humanité. Ses premiers dessins de presse étaient parus dans L’Idiot international, La Grosse Bertha et L’Evénement du jeudi.
 
En 2008, il avait gravi les marches du Festival de Cannes en compagnie de ses trois compères Wolinski, Cabu et Cavanna pour le documentaire de Daniel Leconte sur les menaces de mort qui visaient la rédaction de Charlie Hebdo : C’est dur d’être aimé par des cons.
 
Le dessinateur taclait le capitalisme, les actionnaires et les inégalités sociales en 1999 dans Tas de riches (Denoël) puis en 2010 dans Le fric, c’est capital (12 bis).
 
Passionné par l’actualité, il en soulevait les paradoxes et en brisait les tabous. Il retraçait le procès Colonna dans un album en 2008 (Le procès Colonna, 12 bis), avant de sortir sa BD Pandas dans la brume  en 2010 chez Glénat.
 
Son dernier livre, Cinq ans sous Sarkozy, publié en 2011 chez 12 bis, compilait ses dessins de presse. Une manière de se remémorer avec humour les hauts faits et affaires du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont Tignous était l’un des plus fervents détracteurs.
 
“Un dessin de presse, c’est super dur à réussir parce qu’il faut tout mettre dans une seule image. C’est tout le contraire de la BD”, disait-il. Marianne vient de republier quelques-uns des dessins. Parmi ceux-ci, l’un montre un combattant de l’EI avec la tête d’un otage dans la main.

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