Roman/France 17 janvier Antoine Choplin

De certains épisodes tragiques de l'histoire contemporaine, Antoine Choplin tire des romans à hauteur d'hommes d'une modestie poignante. Après A contre courant (Paulsen, 2018), récit de sa remontée à pied jusqu'aux sources de l'Isère, l'écrivain évoque les cicatrices encore visibles de la dictature chilienne des années 1970. Dans Partiellement nuageux, un homme, le narrateur, croise une femme à Santiago au musée de la Mémoire dédié aux victimes de Pinochet. Il est astronome et travaille seul depuis longtemps dans un petit observatoire installé à 600 kilomètres au sud. Il est venu dans la capitale prendre des nouvelles de la subvention qu'il attend pour réparer son vieux télescope. L'inconnue a un « sourire fragile », de longs cils noirs. Ils se revoient, vont se promener à Valparaiso. Ils se rapprochent. C'est très subtil, ce dévoilement progressif et mutuel de leurs mystères. Quand l'astronome repart dans sa retraite, il retrouve ses voisins de la communauté mapuche installée près de là et l'artiste indien qui sculpte des totems de bois, érigés sur un promontoire au bord du Pacifique face à « l'Ile des Morts ». Le passé douloureux du pays se tient là entre ciel et océan, dans cette nature témoin de la confrontation douloureuse des grandes et des petites histoires.

Antoine Choplin
Partiellement nuageux
la Fosse aux ours
Tirage: 5 500 ex.
Prix: 16 euros ; 144 p.
ISBN: 9782357071391

Les dernières
actualités