6 février > roman France

Le narrateur du nouveau roman de Philippe Mezescaze a quitté Paris et la « folie grise de sa mère » pour La Rochelle. Où il loge chez sa grand-mère dont le défunt mari était dentiste. Le jeune homme affirme qu’il n’aura plus jamais peur. « Détaché, c’est le mot, je suis détaché. Aujourd’hui, je déserte cette histoire, je me détourne de l’enfance », lâche-t-il.

Le voici qui redevient bon élève, bûche en prévision du baccalauréat. Il a envie d’être acteur, joue La nuit des rois de Shakespeare et se voit aussitôt qualifié « d’éphèbe transi » par le quotidien régional, Sud-Ouest, à cause de ses cheveux longs et blonds. Bien vite, monsieur préfère le théâtre au lycée. Et plus encore Hervé, un jeune garçon de 14 ans au visage blanc, né comme lui en décembre.

Le timide Hervé est le fils de M. et Mme Guibert, un vétérinaire nommé inspecteur sanitaire aux abattoirs de La Rochelle et une dame à la beauté fade dont on ne saurait dire si sa blondeur est « fausse ou naturelle ». Dans sa chambre, on trouve un poster du Christ de Dali et une photo de Terence Stamp dans Théorème glissée sous le plateau en verre du bureau.

Le double littéraire de l’auteur de L’impureté d’Irène (Arléa, 1987, repris dans la collection «Arléa poche »), se reconnaît aussitôt ravagé par l’excès, par le désir. Hervé lui écrit des lettres, des poèmes, invente à son intention des contes « enchantés et tristes ». Ensemble, ils se promènent, font des projets. Seul, il décide d’abandonner l’école, de rejoindre la troupe, payé au cachet pour être sur la scène ou à la technique…

Deux garçons permet de retrouver l’univers littéraire de Philippe Mezescaze. Et de croiser un Hervé Guibert qui n’était alors pas encore l’écrivain qu’il allait devenir.

Al. F.

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