22 AOÛT - ROMAN France

Florence Noiville- Photo FRANCESCA MANTOVANI/STOCK

Dans la maison de sa grand-mère maternelle, Anna, 20 ans, étudiante en médecine, tombe sur une lettre de sa mère Marie, décédée six ans plus tôt dans un accident de voiture, découvre sa passion cachée avec un certain H et part en "filature posthume" sur les traces de cette histoire d'amour née sur les bancs du lycée. Une "relation qui n'était pas dans l'ordre logique des choses". Marie écrivant à son "cher H" se souvient : jeune fille de bonne famille, élève brillante et mélancolique, elle avait 17 ans mais se sentait "hors d'âge". Son professeur de lettres, qui approchait de la cinquantaine, l'a séduite et s'est déclaré au cours d'une scène du Misanthrope, jouée en cours.

A travers le récit de sa mère et au cours de sa propre enquête auprès des femmes de sa famille et des amis, Anna découvre une flamme nourrie de mots et de littérature. Le professeur ouvre tous les chemins. "Je découvrais que la vie avait du goût", se souvient Marie. Une séduction d'homme mûr qui tient à sa voix de violoncelle, à ses "mains-mots" quand il lisait Les fleurs du mal, Homère ou Le Cantique des cantiques. L'attachement - c'est l'amoureuse qui tient à ce terme, elle qui ambitionnait de "réécrire Lolita du point de vue féminin" - est l'histoire d'un amour inaugural et initiatique. Un amour réprouvé qui a tenté de se tenir en équilibre dans un présent sans futur ni passé.

Ce que le temps fige ou abîme, les relais et les rendez-vous manqués entre filles et mères, les liens entre souvenirs, écriture et imagination, Florence Noiville, dans le sillage de son premier roman, La donation, croise les points de vue pour explorer les lois illogiques de l'attraction.

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