Avec le prix Nobel de Patrick Modiano, les Français sont revenus la tête haute de la Foire du livre de Francfort. Ils étaient partis le moral dans les chaussettes. La distinction accordée par l’Académie suédoise à notre "écrivain national" - pour reprendre le titre du dernier roman de Serge Joncour - a immédiatement été prise comme une reconnaissance implicite de la littérature telle qu’on la conçoit en France, c’est-à-dire comme un des beaux-arts. Modiano couronné, ce sont les valeurs françaises de la discrétion, du mot juste, du pouvoir du texte, celles dont aime à se parer Saint-Germain-des-Prés, qui sont portées au pinacle, à l’heure où tout vacille.
Pour le monde du livre, c’est une réassurance particulièrement bienvenue, qui ne peut qu’aiguillonner les hérauts de l’exception culturelle dans leur combat contre les ultra-libéraux de Bruxelles. Ce front s’est raffermi à Francfort, où les fédérations européennes des différentes professions du livre ont affiché leur désir de lutter collectivement pour la préservation des valeurs de la vieille Europe, le droit d’auteur, le rôle de l’éditeur, la place du libraire.
Accessoirement, voir le dernier roman de Patrick Modiano, Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, se glisser à la 2e position de notre Top 20 des meilleures ventes de la semaine, entre Le suicide français d’Eric Zemmour qui en prend la tête et Merci pour ce moment, redonne une bouffée d’optimisme.
C’est aussi la tête haute que Livres Hebdo aborde l’automne. Le 16e palmarès de Presse Pro vient de couronner deux de nos initiatives. Son jury, composé de personnalités de la presse et de la communication, a salué du prix de la Meilleure initiative communautaire le succès et l’efficacité de nos réseaux communautaires, Facebook (45 000 fans) et Twitter (21 000 followers). Il a également couronné notre nouveau magazine gratuit Que lire ? du trophée de la Meilleure diversification éditoriale offline. La reconnaissance conjointe de ces deux réalisations, Web et print, nous procure un réel plaisir, puisque tous nos efforts tendent à utiliser le meilleur des deux supports sur lesquels nous nous exprimons désormais.
