Sept ans exactement après la reprise de la librairie Epigramme (1), qu’il a rebaptisée La Manœuvre, Jérôme Cuvelier s’offre un nouveau local avec l’aide de l’Association pour le développement de la librairie de création (Adelc), du Centre national du livre (CNL) et de la Région Ile-de-France. Depuis le 27 mars, il a déménagé d’une cinquantaine de mètres son magasin, jusqu’alors situé au 58, rue de la Roquette à Paris (11e), pour venir s’installer dans un espace de 90 m2 à l’angle que fait cette rue avec la Cité de la Roquette, une impasse située juste en face d’un café animé disposant d’une terrasse. Celui qui avait déclaré dans nos colonnes, il y a sept ans, en arrivant dans ce quartier animé en pleine boboïsation : « une librairie, c’est 1 : l’emplacement, 2 : l’emplacement et 3 : l’emplacement », apprécie d’autant plus sa nouvelle installation qu’il convoitait, depuis plusieurs années déjà, ce local en angle de rue jusqu’alors occupé par un magasin de papier peint. Gagnant en visibilité avec 10 mètres de vitrine supplémentaires et en surface de vente avec 30 m2 de plus, il entend étoffer son offre, avec environ 20 % de références supplémentaires, notamment dans les rayons littérature, photo, art et jeunesse. Mais il veut aussi se donner les moyens de créer un lieu convivial et aéré. Pour ce faire, il en a confié l’aménagement à l’architecte Pierre-Yves Gimenez, qui a déjà travaillé pour plusieurs librairies, dont dernièrement Jean-Jaurès à Nice. Ayant opté pour des murs gris clair et des bibliothèques noires, le magasin, qui a conservé ses colonnes de soutien rondes en cuivre et ses poteaux d’origine carrés en pierre blonde, a été organisé de façon à faciliter la circulation autour d’une douzaine de tables qui permettent de quadrupler les expositions de livres en facing. Alors que La Manœuvre figure, avec une équipe de trois libraires et de deux apprentis, au 277e rang de notre dernier classement des 400 premières librairies avec un chiffre d’affaires de 660 000 euros (2), Jérôme Cuvelier vise une augmentation d’activité d’au moins 30 %. A terme, il espère même pouvoir approcher le million d’euros.
Clarisse Normand
(1) LH 596 du 8.4.2005, p. 68.
(2) LH 946 du 22.3.2013, p. 25.