Whit Stillman est devenu un cinéaste culte dès la sortie de son premier long-métrage, Metropolitan, où planaient les influences de Woody Allen et de Francis Scott Fitzgerald. Son troisième film, Les derniers jours du disco, reste peut-être son plus abouti. Deux ans après sa diffusion sur les écrans en 1998, l’Américain y revenait par le biais de la fiction en publiant chez Farrar, Straus & Giroux un joli volume illustré de dessins de son ami Pierre Le-Tan.
Il est enfin traduit chez Tristram. On y suivra le narrateur, Jimmy Steinway, qui apparaissait dans le film, comme les autres protagonistes de l’affaire. Steinway avait 27 ans à l’époque des faits. Il a ensuite fait carrière dans l’univers du spot télé "de quinze et trente secondes". Ecrivain de fiction raté, il n’a pas résisté à la proposition du responsable juridique de Castle Rock Entairtainment de transposer Les derniers jours du disco en roman.
L’occasion de se souvenir du raout de Kate Preston à Sag Harbor, dans les Hamptons, le week-end de la fête du Travail. De retrouver le chemin de New York et du "Club" où tout le monde rêvait d’entrer en redoutant de se faire refouler. Il y avait là Charlotte et Alice. Tom Platt, l’avocat associé que les filles trouvaient "super beau mec". Dez McGrath, lecteur d’Alexander Pope, dont les petites amies étaient généralement du genre séductrices, mais qui commençait à reconnaître son homosexualité. Sans oublier Marshall, Hap et Steve.
Le roman de Stillman est un délicieux voyage vers un moment du siècle passé où l’on dansait inlassablement sur les tubes sublimes de Chic, Sister Sledge ou Evelyn "Champagne" King. Une "époque plus libre, plus spontanée, moins inhibée, dénuée de pudibonderie et d’esprit moralisateur". Al. F.
