La Maison de Victor Hugo fête ses 120 ans en juin. Situé Place des Vosges à Paris, l'établissement que Victor Hugo a occupé de 1832 à 1848 inaugure pour l’occasion une exposition anniversaire. Les visiteurs peuvent découvrir du 10 mai au 3 septembre l’histoire du musée, les œuvres majeures de l’écrivain, mais aussi l’héritage de Victor Hugo dans l'art contemporain. Dessins, peintures, photographies, estampes, correspondance, manuscrits ou encore livres précieux… Plus de 230 œuvres témoignent de la diversité du corpus hugolien. En compagnie de Gérard Audinet, commissaire et directeur des Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey, Livres Hebdo vous fait la visite.
Tout commence au deuxième étage avec un imposant buste du romancier et dramaturge Paul Meurice. Le musée doit sa fondation à ce proche de Victor Hugo, "un fidèle parmi les fidèles" précise Gérard Audinet. En 1902, lors du centenaire de la naissance de Victor Hugo, son ami veut célébrer sa mémoire en lui dédiant un musée. Le projet se concrétise l’année suivante : Paul Meurice, aidé par la famille de l’écrivain, fait et récupère des dons d'œuvres de Victor Hugo. Depuis, des nouveautés sont régulièrement acquises pour renouveler et valoriser le fonds qui se compose d’environ 70 000 créations.
Dans une seconde salle, trois œuvres majeures de Victor Hugo sont à l’honneur : Notre-Dame de Paris, Les Misérables et Les Burgraves. Des représentations d’Esmeralda, Quasimodo, Fantine et d’autres personnages emblématiques foisonnent. Des pièces plus confidentielles sont exposées, comme la création française de l’adaptation théâtrale des Misérables par Charles Hugo ou l’affiche de la représentation des Burgraves à la Comédie française en 1902.
"Mariage de la carpe et du lapin"
Toujours au premier étage, une pièce propose un "pavé de gravure" comme le décrit Gérard Audinet. D’un côté, près de 50 gravures du poème La fin de Satan sont disposées face à une dizaine de gravures du Pape. Ces deux œuvres philosophiques sont peu éditées et connues du public. Gérard Audinet tenait à les mettre en confrontation : "Un mariage de la carpe et du lapin" qui sert à montrer la diversité de la collection.
Dans cette continuité, une dernière salle expose l'héritage de l'écrivain dans l’art contemporain. Julius Baltazar fait face à une série de "surpeintures" de Arnulf Rainer. Les deux artistes adaptent à leur manière le corpus de l’auteur du 19e siècle. "Ce n'est plus l'image réaliste qui traduit les écrits du poète, mais une gestualité expressionniste."
Les appartements situés au deuxième étage ne sont pas en reste. Ils ont été agrémentés pour l’exposition. Un cabinet en hommage à Jean Hugo a notamment été instauré présentant des copeaux de Victor Hugo. L'arrière-petit-fils de l’écrivain est en grande partie à l'origine du fonds de manuscrits du musée. Dans une lettre de 1950, il atteste de son souhait que la Bibliothèque nationale soit le conservatoire de l'œuvre littéraire, et la Maison de Victor Hugo, celui de sa sphère privée.