célèbre les multiples éditions de l'ouvrage.
De nombreux autres signes ont manifesté la volonté des autorités chinoises de renforcer le contrôle sur l'édition et la distribution de livres, depuis l'annonce, l'hiver dernier, d'une volonté de réduction des achats de droits étrangers, particuièrement en jeunesse, jusqu'à la demance adressée à l'éditeur britannique Cambridge university press, à la veille de la BIBF, de retirer de la vente 300 articles du Journal of Asian Studies, un nombre réduit ensuite à une centaine.
Un aménagement mieux maîtrisé
Pourtant dans le même temps la BIBF, que les éditeurs chinois ont souvent critiqué, notamment du fait de sa distance du centre-ville (plus d'une heure de métro), a fait des efforts d'aménagement et de signalétique, et mieux séparé les espaces dédiés à la jeunesse et aux animations grand public, qui sont progressivement développés pour la troisième année consécutive, de la foire professionnelle.
D'après les données communiquées par sa directrice, Li Yin, la manifestation comptait cette année, répartis sur 92 000 mètres carrés dans 7 pavillons, 2500 exposants issus de 89 pays et régions, soit 4,8 % de plus qu'en 2016. Parmi les 122 nouveaux exposants, 102 venaient de l'étranger, précisent les organisateurs. Plusieurs grands groupes ont rénové leur stand et on pouvait remarquer un grand stand de la principale entreprise privée d'édition, Thinkingdom (par ailleurs actionnaire majoritaire, en France, des éditions Philippe Picquier). "On constate une vraie professionalisation de la manifestation et une véritable volonté de développement", se félicite Jean-Guy Boin, le directeur général du Bureau international de l'édition française.
Satisfaction des Français
Sur le stand du Bief, toujours l'un des plus actifs de la foire, la bonne quinzaine de responsables de droits et d'agents présents est unanime à tirer un bilan positif de son édition 2017 au cours de laquelle Marion Girona (Fleurus) a enchaîné 45 rendez-vous, un nombre équivalent à celui d'Alessandro Munari (Glénat), heureux de constater que "par rapport à l'an dernier, un plus grand nombre de nos interlocuteurs parlent anglais et même français". Auzou, qui aménage son propre stand depuis trois ans, en a doublé la surface cette année. Dargaud China disposait également d'un stand spécifique.
"Le marché est très dynamique, les modes de consommation changent à la vitesse de la lumière et se rapprochent de plus en plus de ceux des occidentaux", observe May Yang, la directrice des droits d'Eyrolles. Pierre-Jean Furet (Hachette Pratique) note que les éditeurs chinois "cherchent maintenant des gros livres, avec du contenu, et moins de petits livres". D'une manière générale, "ils savent mieux ce qu'ils veulent que par le passé, et ils sont très intéressés par l'art", complète Jana Navratil Manent (Flammarion illustré).
Julie Finidori (Albin Michel), a pris un temps pour "faire le tour du salon pour récupérer des cartes et des catalogues et mieux comprendre qui fait quoi". Le marché chinois continue d'attirer de nouveaux éditeurs tels, cette année, Vigot-Maloine, dont la responsable des droits, Sarah Larsen, était à Pékin pour la première fois. Mais l'essentiel, insiste Anne Risaliti (Hatier, Didier jeunesse), qui vient tous les ans depuis six ans, c'est "la fidélité". Maintenant "je connais mes interlocuteurs, et vice versa : c'est important". "C'est vraiment un pays où, à moins de disposer d'un catalogue vers lequel les gens se tournent spontanément, il faut aller régulièrement, renchérit Florence Giry (Flammarion). Les éditeurs chinois nous en sont reconnaissants et nous pouvons établir des relations proches et confiantes."