Coconstruite par l'Institut national de formation de la librairie (INFL) et l'Association pour le développement de la librairie de création (Adelc), la première session de formation destinée à aider les libraires salariés à reprendre une librairie (1) a eu lieu en mars et avril. Organisée sur quatre jours répartis sur trois semaines, elle a réuni six professionnels, deux hommes et quatre femmes, entre 30 et 55 ans. Parmi eux, Gersende Guingouain. Cette libraire salariée chez Shakespeare & Co, à Paris. salue l'expertise des intervenants, dont Didier Grevel, délégué général de l'Adelc, et François Veyrié, gérant de la Nouvelle Librairie Baume, à Montélimar. Et d'observer qu'au-delà des outils techniques et financiers, « cette formation m'a apporté le recul nécessaire pour mieux appréhender le projet de reprise d'une librairie en province que j'avais en venant, explique-t-elle. Mes doutes sur l'environnement ont été confirmés et je ne donnerai pas suite au dossier, mais pour le prochain, j'aurai les outils d'approche. »
Pour Didier Grevel, « la vocation de cette formation est de mettre en capacité les libraires salariés d'envisager un jour une reprise et de les décomplexer par rapport aux chiffres et à la gestion qui les angoissent plus que de raison ». A l'INFL, Caroline Meneghetti, sa directrice, tire les enseignements de cette première session et annonce un développement de la formation sur cinq jours au lieu de quatre avec un renforcement de la partie dédiée aux chiffres, car « on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup d'appréhension et une très forte attente sur cette partie ». Rassemblant les quatre premières journées sur une semaine de façon à réduire les frais de déplacement des candidats venus de province, la session proposera une cinquième journée, un mois plus tard, afin que les candidats puissent digérer les informations et revenir avec des questions plus précises.
Devant l'enjeu que représente aujourd'hui pour la profession le départ en retraite de toute une génération de gérants de librairies, l'INFL entend proposer sa formation deux fois par an, avec un maximum de dix participants à chaque fois. La prochaine session est programmée en octobre et novembre.
(1) Voir LH 1197 du 7.12.2018, p. 50.