Plus de 63 000 personnes se sont pressées à Palexpo du 6 au 10 mars pour le Salon du livre de Genève. La manifestation genevoise, créée en 1987 par l’éditeur Pierre-Marcel Favre et aujourd’hui dirigée par Nine Simon et Natacha Bayard, affiche une hausse de fréquentation de 3,3 % par rapport à l’année passée. « Nous avons le sentiment que le public, averti ou curieux, s’est plus que jamais approprié le salon pour y trouver son bonheur ! », s’est réjoui la directrice artistique Nine Simon dans un communiqué.
Signe du rayonnement des auteurs et autrices suisses, les têtes d’affiche du salon étaient, pour la première fois, trois personnalités romandes : Joël Dicker, dont le dernier roman Un animal sauvage (Rosie & Wolfe, 27 février) s’est écoulé à 110 000 exemplaires dès sa première semaine en librairie, Léonie Bischoff, lauréate avec La longue marche des dindes (Rue de Sèvres, 2022) du Fauve jeunesse 2023, et Elisa Shua Dusapin dont le premier roman Hiver à Sokcho (Zoé, 2016, réédité en format poche deux ans plus tard chez Folio/Gallimard et notamment couronné du National Book Awards 2021 de la littérature traduite) sera prochainement adapté sur grand écran.
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Passerelles
Si elle a certes célébré la littérature suisse, l’équipe de l’organisation a aussi eu à cœur de mettre la francophonie à l’honneur avec des stands notamment consacrés aux livres belges, québécois et de l’Afrique francophone. Le salon a aussi innové en créant bon nombre de passerelles. D’abord interprofessionnelle avec une partie de la programmation créée en partenariat avec Quais du Polar, qui fêtera à Lyon sa vingtième édition du 5 au 7 avril. Des passerelles aussi avec les arts. Outre des rencontres avec des auteurs ou autrices telles que Laetitia Colombani, Mathias Malzieu ou Douglas Kennedy décryptant les liens entre livre et cinéma, une exposition mise sur pied avec la Cinémathèque suisse a mis en lumière les processus d’adaptation.
Festival grand public et intergénérationnel, le Salon du livre de Genève a aussi rassemblé les professionnel(le)s du monde du livre autour de deux matinées consacrées aux moyens de faire lire les jeunes et à la menace que l’intelligence artificielle. Trois prix littéraires ont par ailleurs été remis. Côté littérature jeunesse, Florence Hinckel a reçu le Prix RTS Littérature Ados pour L’aube est bleue sur Mars (Nathan) tandis qu’Émile Cucherousset et Thomas Baas ont été récompensés du prix Enfantaisie pour leur album Pops et Mimosa – Missions salade (Actes Sud) ainsi qu’à Aurore Gomez pour son roman La forêt de Yara (Rageot). Enfin, le prix Kourouma, qui récompense chaque année un auteur ou une autrice d’expression française, africain ou d’origine africaine de l’Afrique subsaharienne, a été décerné à Bessora pour Vous, les ancêtres (Lattès).