Une journée de débat sur l'avenir du numérique en bibliothèque

Au premier plan, Vincent Monadé (Le Motif)

Une journée de débat sur l'avenir du numérique en bibliothèque

Selon Vincent Monadé (Le Motif), « il n'y a pas d'urgence à s'équiper de contenants numériques dans les médiathèques ».

Par Julie Rocha-Soares
avec jrs Créé le 15.04.2015 à 20h04

Une journée professionnelle réunissant 200 professionnels s'est tenue dans l'auditorium de la bibliothèque de Viroflay mardi 4 octobre pour proposer un bilan et des perspectives liées au numérique. Il s'agissait d'analyser les premiers résultats d'une expérience de prêt de liseuses menée de novembre 2010 à avril 2011 dans 7 bibliothèques franciliennes conduite par la bibliothèque départementale des Yvelines et le Motif (voir le type de l'emprunteur de liseuse). L'expérience sera testée en 2012 dans 5 villes de la Seine-Saint-Denis.

A l'issue des échanges, il paraissait indéniable que les bibliothèques jouent avant tout un rôle de « fournisseurs de contenus » pour reprendre les termes de Vincent Monadé (Le Motif). Il a été catégorique : « Il n'y a pas d'urgence à s'équiper de contenants numériques dans les médiathèques ». Une idée consensuelle malgré le développement d'initiatives autour des liseuses.

A Viroflay, l'équipe de la bibliothèque a lancé ce même mardi un service de consultation sur place de liseuses (FnacBook, Sony, Bookeen) et d'un iPad 2 avec un budget de 2 000 euros : 1 500 pour l'acquisition de matériels, garanties et antivols et 500 de contenus. L'occasion de pointer du doigt la difficulté du paiement par carte bleue par les établissements culturels publics.

La Ville de Paris, représentée par Guillaume Delataille, « s'engage à la formation interne aux appareils technologiques et à l'achat de liseuses pour les redistribuer dans les bibliothèques pour une période de 2-3 mois dans des milieux pas forcément dominés pas le numérique ».

De son côté, Michel Fauchié de l'Association pour le développement du numérique en bibliothèque (ADDNB) aussi membre de la commission économie numérique du CNL prévoit dès février 2012 de mettre à disposition des tablettes tactiles et estime que « les bibliothèques devraient se fédérer avec les libraires, éditeurs et distributeurs » et créer « une plateforme en B-to-B pour mutualiser leurs fonds ».

Ainsi, malgré lui, le libraire Jérôme Dayre d'Atout livre, membre de la commission numérique du SLF, se voit contraint « d'ici la semaine prochaine voire 15 jours » de proposer sur son site de groupement de libraires Librest des achats de livres numériques sans DRM, comme « réponse partielle » à l'engouement préssenti des lecteurs pour le livre en ligne.

De son côté, Vincent Marty, directeur général de Dilicom compte « proposer un prototype de feuilleteur de catalogues et en appelle aux intéressés pour formaliser des offres numériques titre par titre ou par bouquets pour motiver les éditeurs à aller plus vite » dans la numérisation de leurs ouvrages.

Hervé Bienvault, consultant Aldus Conseil, déplore qu' « aucun système alternatif aux monopoles d'Amazon et Apple n'ait été mis en place en France » et soutient avec regret que « la mort du livre numérique en France a été actée en 2008, nous n'avons fait que reculer l'échéance, par peur de son impact sur le livre de Poche ». Il cite en exemple à suivre le modèle québécois du livre chronodégradable, dont le fichier pourrait être consultable par une personne à la fois, pour une durée limitée.

15.04 2015

Auteurs cités

Les dernières
actualités