Averti des inquiétudes des auteurs, des éditeurs et des libraires quant à l’avenir de la filière, le ministre de la Culture les a exhortés à s’adapter et à «assumer les transformations nécessaires», leur promettant que le ministère les y aiderait, et rappelant les mesures déjà engagées en faveur du livre et de la lecture.
Un Grand prix de la traduction
Dans un salon dont l’invitée d’honneur est cette année l’Europe, Franck Riester a annoncé que le ministère de la Culture soutiendrait un Grand prix de la traduction, en partenariat avec la Société des gens de lettres. Il a aussi évoqué le projet de directive relative au droit d'auteur, que le Parlement européen devrait examiner d'ici une dizaine de jours. Si elle est adoptée, elle devra être transposée en droit français : «Nous trouverons rapidement, sur l’ensemble des sujets, des modalités d’application répondant aux intérêts légitimes des éditeurs et des auteurs, respectant la lettre et l’esprit du texte», a-t-il assuré.
A l’écoute de la voix des auteurs condamnés à travailler plus pour gagner moins et «qui s’inquiètent de voir l’écart se creuser entre le temps qu’ils consacrent à la création et les revenus qu’ils en retirent», le ministre a également annoncé une mission de réflexion confiée à Bruno Racine, ancien président de la BNF.
Cette réflexion sur «l’auteur et l’acte de création», «ambitieuse et réaliste, concertée et ouverte, multidisciplinaire et prospective, au service de tous les créateurs» doit permettre «de trouver le cadre le plus favorable à l'épanouissement de la création et de la diversité culturelle, pour les prochaines années».
Le cas des directeurs de collections
Bruno Racine est invité à préparer «un collège d’intellectuels, d’experts et d’acteurs du secteur», avec «des sociologues, des universitaires, des philosophes, des économistes, des juristes».
Attentif à toutes les contrariétés du secteur, le ministre a aussi évoqué le cas des directeurs de collections, dont la rémunération en droits d’auteur, nettement moins coûteuse en charges sociales pour les éditeurs, a été remise en cause par l’Agessa. «Je sais qu’il s’agit d’un sujet très important, pour beaucoup d’entre vous. J’invite donc les éditeurs à me proposer une définition claire, argumentée et raisonnable des situations qui devraient nécessairement être admises comme des directeurs de collection, dans l’esprit du droit de la sécurité sociale», a insisté Franck Riester.