21 août > roman Pays de Galles

Le trio que formaient à l’aube des années 1960 le pianiste Bill Evans le contrebassiste Scott LaFaro et le batteur Paul Motian est connu pour être l’un des plus marquants du jazz. Il a inspiré de beaux livres comme Un soir au club (Minuit, 2002) de Christian Gailly ou aujourd’hui Intermède d’Owen Martell. Un Gallois qui a grandi à Pontneddfechan, dont c’est le premier roman écrit en anglais après plusieurs textes rédigés dans sa langue natale.

Le volume traduit par Robert Davreu chez Autrement s’ouvre lorsque le frère aîné de Bill Evans, Harry, apprend le décès de Scott LaFaro dans un accident de voiture. Il y a peu, Scotty se produisait encore sur la scène du Village Vanguard de New York, maniant selon Harry la contrebasse « avec une facilité invraisemblable, à la limite de l’arrogance ».

Harry cherche à prévenir Bill. Un artiste à la célébrité chaque jour en hausse qui ne peut d’après lui « simplement pas arrêter de travailler ». Comme il ne répond pas au téléphone, Harry décide d’aller sonner à sa porte. En vain. Quand il l’aperçoit dans la rue, il se met à le suivre vers Harlem. Le musicien porte un pantalon trop grand d’au moins deux tailles, une chemise qui ondule sous sa sempiternelle veste en velours côtelé, il semble ailleurs.

Voici aussi des retours en arrière, des souvenirs. Un Bill qui tombe du lit bébé sans subir de traumatisme et plus tard d’un arbre, se brisant alors le poignet. Owen Martell le montre attentif avec sa nièce, la jeune Debby, pour qui il a composé une valse d’anthologie. Ou lorsqu’il revient dormir chez sa mère, Mary, d’origine russe et de religion orthodoxe, et chez son père, Harry Senior, qui dirige un golf. Intermède est tout en lumière, en silence, en finesse. On y découvre une autre facette de Bill Evans. Ce génie au toucher unique, mort en 1980 au Mount Sinai Hospital de New York des suites d’une hémorragie interne.

Al. F.

11.10 2013

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