Si l’inquiétude pour les difficultés du marché du livre est encore grande, à Venise plusieurs voix ont préféré souligner les quelques signaux encourageants aujourd’hui perceptibles. Par exemple, la résistance plus forte que prévu du papier et de la librairie face au livre et au commerce électroniques. James Daunt de Waterstones a rappelé que sa chaîne de librairies – en 2011 presque au bord de la faillite – est aujourd’hui en train de renaître, avec en 2014 un premier bilan positif.
L'excellence, une attitude privilégiée
Pour combattre la surpuissance d’Amazon, il a incité les libraires “à être excellents et à ne pas être sur la défensive”, car le contact physique avec les lecteurs – véritable avantage compétitif face au géant du commerce électronique – permet de “transmettre aux clients la passion de la lecture et la confiance dans les livres”.
Stefano Mauri, le P-DG du groupe Gems à l’origine de l’initiative vénitienne, et Achille Mauri, le président de l’école, ont partagé cet optimisme prudent. Pour eux, en 2015, le marché du livre italien pourrait finalement arrêter sa chute, même si probablement il ne retrouvera pas avant longtemps son niveau d’avant la crise. D’ailleurs, plus que de crise, il s’agit aujourd’hui d’une “véritable transformation du marché” à laquelle tous les professionnels du livre sont obligés de s’adapter. Pour cela ils ont invité les éditeurs à mieux utiliser les nouvelles technologies, mais sans oublier la force et la tradition de l’édition européenne, car “le vieux continent, avec sept des dix premiers groupes de la planète, est toujours au centre de l’édition mondiale”.