Depuis la parution jeudi dernier d’une enquête dans le New York Times qui a révélé, avec témoignages à l’appui, de nombreux cas de harcèlement sexuel à l’encontre d’actrices, de mannequins et d’employées depuis trente ans, Harvey Weinstein est un empereur déchu de tous ses titres: il a été renvoyé de sa propre société et plusieurs de ses avocats l’ont lâché ce week-end.
The Weinstein Company, outre ses activités audiovisuelles, était aussi présent dans le livre. En plus des droits que la société de production pouvait acquérir, elle avait développé un département éditorial qui est aujourd’hui menacé. La fragilité financière de la société et l’image détériorée de la compagnie, mettent en péril tous les contrats en cours selon la presse professionnelle américaine.
Liée à Hachette Book US et Perseus Group, la filière éditoriale publiait des ouvrages santé et bien-être et des livres liés à la culture audiovisuelle et à ses productions cinématographiques. Weinstein avait notamment édité en format numérique le livre d’Abdel Sellou suite à la sortie américaine d’Intouchables.
Parmi ses récentes options, le groupe s’était emparé en 2015 des droits du best-seller d’Agnès Martin-Lugand, Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon).
Contrat menacé d'extinction
L’affaire a aussi quelques conséquences avec les auteurs. Ce week-end, la journaliste et essayiste très populaire aux Etats-Unis Mika Brzezinski a annoncé qu’elle allait annuler son contrat avec The Weinstein Books tant que Harvey Weinstein serait lié à l’entreprise. Dans un premier temps, il n’avait été mis qu’à l’écart, afin de se rendre disponible pour construire sa défense juridique. La journaliste a mentionné dans son tweet le lien entre Weinstein Books et Hachette afin de mettre davantage la pression sur tous les acteurs de la chaîne et a appelé tous les auteurs, acteurs et figures politiques à faire de même.
I have a three-book deal with Weinstein Books, through Hachette. I can’t go forward with those books unless Harvey resigns.
— Mika Brzezinski (@morningmika) 7 octobre 2017
Signé en juillet dernier, son contrat prévoyait trois livres, dont le premier devait paraître au printemps prochain.
Depuis jeudi, de nombreuses personnalités enjoignent toutes les victimes à parler.