Pour le directeur éditorial de Phoenix, qui compte près de 1400 salariés dans l’édition, « le développement du lectorat des livres est le premier défi à relever. Nous sommes très optimistes sur le développement de la lecture, mais elle ne s’oriente pas toujours vers les livres, précise-t-il. La part des non-lecteurs est encore très forte, et le taux de lecture des lecteurs pourrait encore augmenter. Il y a heureusement une politique publique d’encouragement à la lecture. »
Recentrage sur l’édition
Le second défi est propre à Phoenix, « qui s’est développé dans tous les sens, mais doit maintenant digérer sa croissance, faire évoluer son organisation et réajuster sa stratégie pour devenir un vrai groupe global », estime Xu Hai. Le groupe désormais présidé par son prédécesseur, She Jiangtao, va désormais « se concentrer sur son développement dans l’édition plutôt que dans des secteurs de diversification où il s’est un peu dispersé comme l’hôtellerie ou l’immoblier, dont certains pans seront abandonnés ».
En outre, dans l’édition elle-même, plutôt que de courir tous les lièvres à la fois, Phoenix va « privilégier certains segments avec la volonté d’y devenir incontournable avec des ouvrages mieux travaillés, plus qualitatifs pour répondre aux attentes des lecteurs dans les différents segments, indique le directeur éditorial du groupe. Par exemple, en jeunesse, la fiction, où nous avons des auteurs reconnus, sera prioritaire. En sciences, nous mettrons l’accent sur la médecine et l’agriculture. En sciences humaines, nous développerons l’histoire. Et nous voulons pour cela nous appuyer sur des éditeurs spécialisés dans leur domaine plutôt que sur des moutons à cinq pattes. »
Au total, la production de nouveautés du groupe, qui ne veut pas seulement réaliser une poignée de best-sellers, mais développer fortement, avec la qualité, les ventes de l’ensemble du catalogue, devrait se réduire de 7000/8000 titres par an à 5000/6000. « Nous voulons faire des produits de long terme », précise encore Xu Hai, qui espère aussi que ce recentrage permettra à Phoenix de développer « des projets de collaboration globale à l’échelle internationale en se focalisant sur les auteurs ».