Il s'agissait du dixième long métrage de Marcel Carné, et de sa huitième collaboration avec Jacques Prévert. Ensemble, ils ont déjà signé Drôle de drame, Quai des brumes, les visiteurs du soir et Les portes du Paradis.
Ce film, tourné en 1947 à Belle-Île-en-Mer, rebaptisé La Fleur de l’âge est inspiré de la mutinerie survenue en 1934 dans le bagne d’enfants de l'île. Serge Reggiani, Arletty, dont ce devait être le retour sur le grand écran, Martine Carol et la jeune Anouk Aimée étaient au générique. La moitié du film avait été tournée. Une partie seulement était montée.
Un documentaire et un beau-livre
Pourtant, il ne reste rien de ce film hormis quelques clichés de plateau d'Emile Savitry, qu'on retrouve dans Emile Savitry. Un récit photographique publié chez Gallimard en 2013. Comme pour L'île des enfants perdus, ce beau-livre avait déjà utilisé comme couverture le visage d'Anouk Aimé photographiée sur le tournage.
Nicolas Chaudun a décidé de raconter cette épopée, "à la recherche des bobines mystérieusement disparues", en rencontrant Anouk Aimée, et en enquêtant sur ce cinéma français dont ils étaient les rois lors de l'âge d'or, traversant les années troubles de l'Occupation, mais n'échappant pas à celles de l'Epuration...
Éditeur d’art, documentariste et écrivain, chroniqueur sur la chaîne Histoire, Nicolas Chaudun a publié chez Actes Sud une biographie du baron Haussmann (Haussmann, Georges-Eugène, préfet-baron de la Seine), un récit de voyage (Le promeneur de la Petite Ceinture), un beau-livre (La majesté des centaures : le portrait équestre dans la peinture occidental) et des récits historiques (L’Été en enfer: Napoléon III dans la débâcle, Le Brasier).
Le film a inspiré un documentaire, Carnet de naufrage, histoire d'un film disparu, de Claudine Bourbigot et Elisabeth Feytit (2004), mentionné comme Film Marquant de l’année 2005 à la BNF.