La plainte, examinée en mai, avait été déposée en 2013 par l’actrice américaine contre l’écrivain pour l’avoir mise en scène dans son roman La première chose qu’on regarde (2013), et contre l’éditeur, pour exploitation frauduleuse des droits de la personnalité pour la promotion du livre.
Le tribunal a estimé que l’atteinte à la vie privée était notoire car l’évocation des deux relations dans la presse (la “passade parisienne sans grande conviction avec Kieran Culkin” et la “passade express avec Jonathan Rhys Meyers”) en était restée au stade des “supputations”, et que Scarlett Johansson n’avait pas communiqué sur le sujet, comme le précise le rendu du jugement que Livres Hebdo s’est procuré.
“Blessant et dévalorisant”
De même, les juges ont estimé que la liberté de création invoquée était “totalement étrangère aux propos poursuivis, qui ne relèvent aucunement de la création littéraire”: c’est l’écrivain lui-même, et non pas le sosie de l’actrice, qui évoque sa vie amoureuse. Le tribunal a jugé que les passages incriminés étaient de nature à la présenter “sous un jour qui peut légitimement lui apparaître blessant et dévalorisant”.
Le montant des dommages et intérêts, nettement inférieur à ce que demandait la plaignante, a été fixé en tenant compte de la diffusion de l'ouvrage –plus de 100 000 exemplaires– et du fait que l'actrice avait déjà évoqué dans la presse sa vie privée.
L’affaire Johansson-Delacourt n’est pas finie pour autant: mercredi 9 juillet sera rendu le jugement du procès intenté cette fois par l’écrivain à Scarlett Johansson pour injures. L’actrice avait qualifié l’écrivain de “pervers louche” et de “dingue misogyne” dans un article de Vanity Fair en 2013. Affaire à suivre.