Elles étaient très attendues. Les premières Assises nationales de l’édition indépendante, organisées par la Fédération nationale de l’édition indépendante les 2 et 3 février à Aix-en-Provence, ont rapidement affiché complet. Avec une jauge maximale fixée à 300 personnes, les organisateurs ont été contraints de refuser l’entrée à quelques centaines de participants et participantes. "Se rencontrer manque, construire collectivement manque", constate Léonor de Nussac, directrice de l’Agence régionale du livre Provence-Alpes-Côte d’Azur, partenaire de l’événement avec la Fédération interrégionale du livre et de la lecture.
Pistes de réflexion et d'action
Attendues car nécessaires. "L’édition indépendante est militante avant tout, parfois râleuse, mais elle est aussi créative et généreuse. Elle est aussi convaincue que c’est en se rassemblant que sa voix sera mieux entendue", affirme Dominique Tourte, président de la Fédération nationale des éditions indépendantes, qui rassemble à ce jour 336 structures.
Et pour mieux faire entendre la voix des indés, les organisateurs ont voulu, pour cette édition, se concentrer sur un thème simple et efficace : "se définir et agir". Si on estime à 2 240 le nombre de maisons indépendantes en France, force est de constater que "définir" représente une tâche bien ardue tant les situations professionnelles sont hétérogènes, comme le met en évidence l’étude inédite sur la "Situation socio-économique de l’édition indépendante" dévoilée à Aix. "L’indépendance incarne un modèle désirable et un supplément d’âme", observe la sociologue Sophie Noël qui s'est prêtée à l'exercice d'une "tentative de définition" plutôt qu’opter pour une "définition stricte et précise, ce qui s’avèrerait très difficile et contre-productif".
Un angle bien vivant
Si la notion d’indépendance est volontairement restée floue, les pistes de réflexion et d’action lancées pendant ces deux jours ont, elles, été bien concrètes. A quelles politiques publiques de soutien les structures indépendantes peuvent-elle prétendre ? Comment mieux collaborer avec les autres maillons de la chaîne ? Comment faire la différence et occuper un marché du livre très concurrentiel et incertain face à la perspective du rachat d’Hachette par Vivendi ? Ou encore, comment produire de manière écoresponsable ? Voilà un panorama de questions auxquelles le programme très riche des Assises a tenté de répondre à travers un fourmillement de partages d’expérience et d'échanges de bonnes pratiques.
"J’entends souvent que nous sommes un angle mort. Que nenni ! Nous sommes un angle bien vivant !", affirmait Dominique Tourte en préambule de la manifestation. Et cette première édition des Assises nationales de l’édition indépendante l’a bien montré.