Lors de ses premières Assises nationales, organisées à Aix-en-Provence les 2 et 3 février, la Fédération nationale de l’édition indépendante (FedEI) a dévoilé une étude inédite sur la situation socio-économique de l’édition indépendante. Elle est disponible dans son intégralité ici.
Cette enquête repose sur un panel de 213 structures ayant répondu à un questionnaire de 130 items diffusé entre juillet et octobre 2022. Ce panel représente une estimation de 10 % de l’ensemble des indépendants sur le territoire français. Ces répondants sont répartis en quatre catégories : les maisons ayant un chiffre d’affaires (CA) supérieur à 250 000 euros (18,8 %), compris entre 75 000 et 250 000 euros (19,1 %), entre 25 000 et 75 000 euros (28,2 %) et inférieur à 25 000 euros (33,3 %).
337 millions d’euros de chiffre d’affaires
Au sein de ce panel, 19 % des maisons interrogées se partagent 78 % du chiffre d’affaires de l’ensemble. "Pour mémoire, en 2017, les 10 principaux groupes éditoriaux cumulaient pour 87 % du CA global de l’édition en France", souligne l’étude à titre de comparaison. Si "le poids des associations est plus faible qu’attendu", la FedEI relève que "70 % [des maisons indépendantes] sont constituées en sociétés commerciales". Des sociétés commerciales qui peinent d’ailleurs à être rentables (entre -1 % et - 4,8% de résultat net).
A partir de ce panel, la FedEI estime que l’édition indépendante représenterait environ 337 millions d’euros de chiffre d’affaires (soit 11,5 % du CA total de l’édition) et emploierait 20 % des salariés du secteur. Elle proposerait également 20 000 nouveautés chaque année (soit une moyenne de huit titres par éditeur) et totaliserait 230 000 titres actifs (soit 28,4 % du nombre total de titres disponibles).
Le tirage médian s’établit à 1 150 exemplaires, soit "cinq fois moins que la moyenne nationale de tous les éditeurs", pointe l’étude. Les maisons indépendantes sont plus présentes dans les rayons "roman et nouvelles" (39 %), "jeunesse" (21 %) et "poésie" (11 %). Elles effectuent aussi un important travail de traduction en comptant pour 23 % des titres traduits.
Interconnexion
La librairie indépendante compte pour 38 % du chiffre d’affaires des éditeurs indépendants interrogés. Viennent ensuite d’autres points de ventes non destinés à vendre des livres (17 %), les salons (11 %), les plateformes de vente en ligne (9 %) et les sites propres des maisons (8 %). Près de 60 % des structures répondantes sont diffusées et près de 70 % sont distribuées. Et pour se faire connaître du public, les éditeurs et éditrices misent sur les animations : environ 2 000 par an en librairie, 750 en bibliothèque et une moyenne de cinq salons par an auxquels ils et elles participent.
Enfin, s’ils témoignent de bons liens avec les libraires, les auteurs et autrices et les imprimeurs, les éditrices et éditeurs indépendants sont en revanche plus mitigés quand à leurs relations avec les diffuseurs-distributeurs, les établissements de lecture publique et les partenaires publics. Il existe avec eux une "nécessité de liens à consolider", pointe l’étude.