Valeria Ciompi, directrice éditoriale.- Photo MYLÈNE MOULIN

Amin Maalouf, Jorge Amado, Tariq Ali, Ismail Kadare, Yukio Mishima : avec un catalogue à 60 % composé de traductions, Alianza editorial est un éditeur majeur de littérature étrangère en Espagne. Propriété du groupe Anaya (Hachette), cette maison généraliste a été fondée en 1966 sous la dictature franquiste, par un groupe d’intellectuels résistants. « La littérature étrangère fait partie de notre ADN. Elle est l’essence même de notre ligne de travail », explique Valeria Ciompi, sa directrice éditoriale, fière d’avoir publié des auteurs francophones tels que Boris Vian, Philippe Besson, Max Gallo, Irène Frain, Dany Laferrière ou Yasmina Khadra (passé depuis chez Planeta). Alianza publie environ 250 titres par an, dont une grande partie dans un format semi-poche reconnu pour ses couvertures colorées signées Daniel Gil et Manuel Estrada, deux pointures du graphisme espagnol. Les traductions sont en général lancées à 2 500 exemplaires minimum. Longtemps très ouverte aux textes littéraires, Alianza, confrontée comme tous les éditeurs espagnols à la crise qui affecte le livre, a cependant réduit sa politique d’achats de droits. « Il est de plus en plus difficile de mettre le lecteur espagnol en contact avec des titres de littérature étrangère si ces derniers ne font pas partie de la liste des auteurs de best-sellers anglo-saxons », explique Valeria Ciompi. L’éditrice a donc décidé de se replier sur la non-fiction et les essais. Elle a toutefois mis en place un projet de retraduction des classiques français : après avoir lancé une nouvelle version du Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, elle publiera à la fin de l’année la première traduction intégrale des Misérables de Victor Hugo. M. M.

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